Le Gaec 2J Orvain, à Isigny (50) anticipe en installant des cases liberté en maternité dans un atelier truies refait à neuf. La station de méthanisation prend également une autre dimension.
L’installation de Jessie Orvain, en 2012, comme associée de Gaec avec son mari, a déclenché une série d’investissements sur l’élevage de 300 truies naisseur engraisseur d’Isigny-Le-Buat, à proximité d’Avranches. Les bâtiments truies et post-sevrage existants ont été convertis en engraissements. Le nombre de places aménagées a déterminé l’augmentation de l’effectif reproducteur (la nouvelle autorisation est de 400 truies et de 2 780 places d’engraissement). « Les maternités existantes étaient vétustes », justifie Jérôme Orvain. « Nous avons donc décidé de moderniser et de développer la structure en répondant aux exigences sociétales, environnementales et, bien sûr, économiques ». Les truies de génétique Imévia arriveront dans les prochains jours.
[caption id= »attachment_29407″ align= »aligncenter » width= »720″] Jérôme et Jessie Orvain.[/caption]
Truies libres en maternité
Le troupeau est conduit en 7 bandes de 50 truies. Les cases de maternité font 2,60 m sur 2,30 m, avec des nids à porcelets (plaques chauffantes au sol). Le système permet la libération de la truie. Le surcoût de cette option « liberté » est estimé à 300 € par place. Le sol de la case, le Modulo-Mat de Fournier, a fait l’objet d’un Innov’Space 2017. Il est adaptatif, conçu pour recevoir tout type d’aménagement de maternité selon les marques. L’alimentation des truies est gérée par un Spotmix (aliment sec ou humide).
La verraterie gestante peut être brumisée pour abaisser la température en période estivale ou chauffée ( 21 °C demandés) via des aérothermes en période hivernale. La gestante est conduite en lots de 6 à 8 truies, avec bat-flanc en béton. L’aliment est distribué en soupe. Les salles de post-sevrage comptent 300 places, réparties en 8 cases. Les porcelets sont sexés et calibrés en fonction du poids à l’entrée (pesées à l’entrée et à la sortie du PS). Ils reçoivent plusieurs petits repas (sondes en fond d’auges). Des panneaux chauffants relevables ont été installés en fond de cases, sur toute la largeur, pour assurer un confort maximal.
De la FAF à la méthanisation
La puissance de la station de méthanisation existante (6 années de fonctionnement) a été augmentée pour atteindre 200 kWh. Elle engloutira 10 000 tonnes de déchets et d’effluents dans l’année. Elle produira 800 000 m3 de biogaz. Ce gaz co-génère de l’électricité, vendue à EDF, et de la chaleur qui sert à chauffer l’élevage et à sécher le digestat. 32 % de cette chaleur ne sera pas utilisée dans l’immédiat. En croisière, l’exploitation produira 2,35 fois plus d’énergie qu’elle n’en consommera. La fabrique d’aliments a une capacité de stockage de 2 200 tonnes de maïs en silos tours, 1 000 tonnes de céréales et 60 tonnes de tourteaux. Les matières premières complémentaires sont achetées dans les environs (12 hectares sur les 70 sont consacrés aux taurillons). Tous les aliments sont produits sur place à l’exception du 1er âge et de l’aliment quarantaine.
Exportation de digestat séché
Le lisier des truies est épandu sur les terres en propriété et chez des prêteurs de foncier voisins. Les autres effluents (engraissement, PS et fumier des taurillons) sont acheminés vers la station de méthanisation où ils sont mélangés à des déchets végétaux, récupérés dans diverses entreprises du secteur (cidreries…). Le digestat (résidu après méthanisation) est centrifugé. La partie liquide est épandue sur les terres en propriété. La partie solide est séchée, après fermentation aérobie. Elle est, en partie, exportée vers d’autres régions. À noter que l’eau de pluie est récupérée sur les toitures et stockée pour effectuer les lavages.