Finir des agneaux sevrés sur du colza fourrager, semé pur ou en mélange, est tout à fait possible. Contrairement aux idées reçues, les carcasses ne sont pas plus colorées qu’avec les autres modes d’alimentation à âge équivalent et ce quelque soit la durée de pâturage. Le colza est une plante parfaitement équilibrée au niveau alimentaire (0,9 UF et 90 g de PDI par kg de matière sèche) et ne nécessite aucun apport de concentré ni de fourrage sec. Les croissances sont de l’ordre de 200 à 250 g par jour. Enfin, aucun problème sanitaire particulier n’est à craindre, toutes les variétés de colza étant désormais 00 (sans acide érucique et sans glucosinolate). Deux mois après la levée, le colza peut commencer à être pâturé. La transition alimentaire est inutile : les agneaux consomment progressivement le colza d’eux-mêmes. Selon les quantités d’herbe disponibles (qui varie du simple au quadruple selon la pluviométrie), on peut espérer finir au mieux entre 20 et 30 agneaux par hectare. Si la surface n’est pas suffisante pour tous les agneaux, mieux vaut y mettre les plus gros. Les plus petits rentrent en bergerie ou bien sur prairies avec du concentré si l’objectif est de les finir le plus rapidement possible. Inutile de faire pâturer le colza au fil ou au filet. Toutefois, si la surface est vraiment grande, il peut être judicieux de la séparer en sous parcelles d’un ou deux hectares afin de faciliter la surveillance des animaux. Laurence Sagot (Institut de l’Élevage – Ciirpo)…
Du colza à pâturer pour les agneaux