Face à des contrastes climatiques de plus en plus forts, les mélanges d’espèces prairiales apparaissent comme un facteur de sécurité.
Les meilleurs mélanges sont obtenus à partir des meilleures variétés. Pour créer un mélange de longue durée, il faut bien sûr que les constituants aient une pérennité suffisante. Cinq graminées sont utilisables (fétuque élevée, fétuque des près, dactyle, ray-grass anglais et fléole), auxquelles on peut ajouter le ray-grass hybride. Toutefois, la pérennité de ce dernier n’est que de 3 ans, mais il assurera une productivité rapide après le semis. Les autres espèces sont plus lentes d’installation (hormis le ray-grass anglais). Le ray-grass hybride servira ainsi de couvert de protection pour ces espèces lentes d’installation puis leur cédera progressivement la place.
Ne pas oublier les légumineuses
Des légumineuses sont également incorporables au mélange : trèfle blanc, luzerne et trèfle violet. Ces 2 dernières s’estompent au bout de 3 ou 4 ans alors que le trèfle blanc est très vivace s’il a facilement accès à la lumière, sans excès d’eau ou de conditions trop séchantes. En cas de sol léger et séchant, le lotier corniculé, qui possède des vertus « condimentaires » (tanins et vermifuge), peut être ajouté. Dans le cas d’une zone humide, le trèfle hybride est à privilégier.
Trouver le bon équilibre dans sa composition de mélange
Pour chacune de ces espèces, il convient de connaître leur comportement, non seulement lors de l’implantation, mais aussi face aux diverses conditions climatiques probables pendant toute la durée de vie de la prairie. Pour une bonne rentabilité, la prairie restera en place pendant 5 ans. Il faut composer son mélange en imaginant la proportion de chaque espèce souhaitée. Il est préconisé une dose totale comprise entre 25 et 30 kg de semences à l’hectare. Pour aider à la composition de mélanges, des outils existent, comme une application sur Smartphone qui offre un calculateur pour mélanges prairiaux ou bien encore un tableur sur le site www.herbe-actifs.org. Le principe est de traduire un peuplement de plantes souhaité en kilogrammes de semences par hectare.
Le poids est important à connaître en cas de sollicitation de la prime protéine. En effet, cette prime est accordée à condition que 50 % des graines soient des légumineuses (et non pas 50 % du poids). Les limites des espèces sont atténuées avec un effet relais d’une espèce sur l’autre. L’utilisation en mélange atténue les limites des espèces avec un effet relais d’une espèce sur l’autre.
En savoir plus : www.herbe-book.fr
Bruno Osson – Gnis