La France va voter contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Mais le sort de l’herbicide n’est pas encore scellé tant le vote en octobre à l’échelle européenne est incertain. Le ministre de la Transition écologique l’a annoncé à Rennes, le 29 août, lors d’un déplacement à Rennes. La France devrait voter contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans l’autorisation du glyphosate. Le ministère de l’Agriculture a affirmé que Stéphane Travert ne s’exprimerait pas sur le glyphosate avant octobre. « Le sujet sera traité lors des États généraux de l’alimentation », ont précisé les services du Premier ministre. La profession agricole ne décolère pas. La FNSEA est en faveur d’une ré-homologation de la molécule, mais d’une interdiction de certains co-formulants jugés dangereux. A minima, la FNSEA demande « une sortie en douceur ». « Tant qu’il n’y a pas d’alternative, pourquoi l’interdire ? », demande Christiane Lambert, qui a fait référence aux propositions de l’eurodéputé socialiste Éric Andrieu, qui plaiderait pour un accompagnement des agriculteurs notamment par de la formation. La FNSEA rapporte de nombreux appels d’agriculteurs inquiets, notamment en conservation des sols. « Les déclarations du Premier ministre et de Nicolas Hulot nous inquiètent », affirme aussi Claude Cochonneau, président de l’APCA (chambres d’agriculture). Il craint que la France ne défende pas un retrait progressif du produit et qu’elle ne cherche pas de solution alternative. La Coordination rurale a aussi exprimé dans un communiqué le 31 août son opposition à l’interdiction du glyphosate. Enfin, le Modef soutient la suppression du glyphosate sous conditions : le développement d’alternatives et l’interdiction à l’échelle mondiale. Pour Coop de France, c’est le même son de cloche : l’organisation appelle à soutenir la ré-homologation de l’herbicide, « en cohérence avec les avis des agences indépendantes d’évaluation du risque. »…
La France mise sur une suppression du glyphosate