Menace permanente pour les prairies et cultures, la lutte contre le redoutable chardon à rhizomes est compliquée et règlementée. En agriculture, le chardon est une marotte. Régulièrement, la prolifération de cette coriace colonisatrice fait du bruit. Une fleur arrivée à maturité peut fournir 500 à 5 000 graines à disséminer au gré des vents. Et ce n’est pas tout. Les rhizomes sont une autre voie de multiplication. « Les moyens de lutte agronomiques tels que rotation des cultures, labour ou déchaumages et faux semis ont une efficacité moyenne ou irrégulière. Les outils à disques notamment sont déconseillés : 3 mm de rhizome sectionnés peuvent suffire à redonner une plante autonome », rappelle-t-on au service Agronomie de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Traiter à l’interculture La destruction mécanique par la fauche ne doit pas intervenir trop tôt : « Viser le stade boutons floraux car les réserves racinaires du chardon sont au minimum. » D’autant qu’il est difficile d’avoir recours aux traitements chimiques aujourd’hui sur les prairies de mélange quand, entre autres, les aides Pac en faveur de l’autonomie protéique poussent aux semis avec une proportion importante de légumineuses : « les mélanges prairiaux limitent fortement les possibilités de désherbage car le produit doit être sélectif de chaque espèce implantée. » En revanche, la luzerne est intéressante : « Les multiples fauches, notamment en période estivale, de cette fourragère cassent régulièrement le cycle végétatif du chardon et l’épuisent alors qu’il fleurit en principe de juin à octobre. » En lutte chimique, l’interculture est « le moment idéal » pour viser les vivaces (chardon, rumex). « Appliqués après moisson, les produits autorisés et efficaces contre le chardon sont à base d’hormones (2,4D ou Dicamba). Mais attention, derrière, il existe des contraintes de délai avant implantation et/ou de travail du sol, voire dans certains…
Le chardon, aussi vivace que coriace