Les robes rouges et noires se préparent au défilé du Space 2017

Sacha, Éric et David Morin attendent le Space 2017 avec impatience à l’ombre d’un châtaignier. Le Gaec compte cette année sur Elinda, Idole et Johana pour représenter dignement l’élevage. - Illustration Les robes rouges et noires se préparent au défilé du Space 2017
Sacha, Éric et David Morin attendent le Space 2017 avec impatience à l’ombre d’un châtaignier. Le Gaec compte cette année sur Elinda, Idole et Johana pour représenter dignement l’élevage.
Après avoir été pendant plusieurs années à la tête d’un troupeau de Pie Rouge, le Gaec des Châtaigniers, à Plouégat-Moysan (29), s’est progressivement tourné vers la Prim’Holstein. L’objectif premier : bien faire vieillir les vaches, grâce à de bonnes pattes en système logettes.

« Elinda est une vache idéale, car dans le troupeau, on ne sait pas qu’elle est là ». Ces mots d’éleveur illustrent la femelle en bonne santé, qui se fait oublier tant les interventions sont rares autour d’elle. Pourtant, cette Prim’Holstein en 6e lactation « bien proportionnée en aura produit du lait », rajoute Éric Morin, associé avec son frère David à Plouégat-Moysan (29), au sein du Gaec des Châtaigniers. Cette année, l’élevage a 3 animaux retenus avant la sélection finale du 4 septembre dernier. Alors que le département du Finistère présente pour cette édition 22 animaux au total à Rennes.

Pour accompagner Elinda, c’est Johana et Idole qui ont attiré le regard grâce à leur qualité de productrices. Si ce Space 2017 sera une première sortie pour Johana, Idole a déjà présenté sa belle robe rouge sur le ring du dernier challenge européen de Colmar (68), en terminant au milieu de sa section.

[caption id= »attachment_29170″ align= »aligncenter » width= »720″]Un veau bien élevé donnera une belle productrice… À 5 ans, le jeune Sacha est déjà passionné par les animaux. Un veau bien élevé donnera une belle productrice… À 5 ans, le jeune Sacha est déjà passionné par les animaux.[/caption]

Le style de race qui convient le mieux

Les deux éleveurs se sont laissés séduire par la race Prim’Holstein depuis peu, le troupeau étant jusqu’alors essentiellement composé de Pie Rouge. Habitués des concours bovins depuis toujours, les finistériens n’ont fait que reprendre le flambeau allumé par un grand-père passionné qui a brillé avec ses Pie Rouge à divers comices et aux concours nationaux comme celui de Paris. « Nous sommes progressivement passés à la Prim’Holstein. C’est un style de vache qui nous convient plus, notamment en morphologie », résume Éric Morin.

Pour les accouplements, c’est David Morin qui choisit les semences. Actuellement, souvent des paillettes du taureau Doorman. « Nous sommes vigilants aux critères morphologiques et à la longévité, tout en mettant l’accent sur les aspects fonctionnels comme les cellules ou les pattes. Nous ne cherchons pas de grandes vaches, qui vieillissent moins bien en logette ».

Quand on élève bien des génisses, c’est dommage de s’en séparer au bout de 2 lactations.

Les longues carrières sont appréciées dans l’élevage et l’éleveur espère améliorer les 3 lactations de moyenne. « Quand on élève bien des génisses, c’est dommage de s’en séparer au bout de 2 lactations ». Le pâturage des jeunes ne démarre pas forcement tôt, souvent en 2e année. Les génisses sont nourries à l’ensilage d’herbe. Pour un âge du 1er vêlage de 24 mois en moyenne.

Au Gaec, les laitières sortent peu, la ration est distribuée à l’auge, avec au menu de l’ensilage d’herbe et de maïs, ainsi que de la luzerne. « Nous y ajoutons de la betterave dès octobre. Nous cultivons la luzerne depuis une dizaine d’année, la betterave est entrée dans la rotation lors de mon installation en 1998. Nous la distribuons à raison de 12 kg bruts par jour, ce qui ne joue pas sur les taux ».

La préparation fait la différence

Par contre, le régime alimentaire des 3 candidates au Space a déjà été modifié pour s’acclimater rapidement à la nourriture rennaise. « Le niveau d’un concours comme le Space est très élevé, la préparation est énorme. Si les nuances ne sont pas flagrantes entre 2 femelles au premier abord, c’est cette préparation qui fera la différence ». Se confronter à d’autres éleveurs, c’est aussi un moment que les 2 associés apprécient, laissant place à la convivialité.

Président de la Cuma locale, Éric Morin aime l’esprit d’entraide et les échanges en bout de champ ou lors de concours. « Certains éleveurs ne souhaitent pas que leurs enfants reprennent l’exploitation, la faute à une conjoncture difficile. Ce n’est pas mon cas, j’espère que mon fils ou un neveu continuera l’activité ». Ce sera peut-être son fils Sacha, 5 ans, qui déjà préfère les vaches aux tracteurs. Un signe ?


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