La Vilaine draine moins d’azote et de phosphore. Par contre, l’eutrophisation augmente dans la baie. Les sédiments accumulés depuis des années relarguent des nutriments en été. Le Mor Braz, secteur côtier situé sous l’influence de la Loire et de la Vilaine, constitue la zone littorale la plus vulnérable de la côte Atlantique vis-à-vis de l’eutrophisation. La mortalité anormale de poissons en 1982 en baie de Vilaine, en a été le révélateur. Les eaux étaient anormalement colorées dans cette baie relativement fermée par la presqu’île de Quiberon et les îles (Houat, Hoedic, Belle-Île). Près de 30 ans plus tard, les résultats des programmes de recherche et de surveillance de l’Ifremer montrent que si la crise de 1982 ne s’est pas encore répétée, les déficits en oxygène et les eaux colorées restent d’actualité dans cette zone au sud de la Bretagne. Meilleures pratiques agricoles mais… Le projet Diete (financé en partie par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne) a pour objectif de récolter les données des flux et des concentrations de nutriments : azote, phosphore…, en lien avec le processus d’eutrophisation. « En baie de Vilaine, nous n’observons pas de baisse des teneurs en azote, phosphore et silicate. La biomasse phytoplanctonique est en hausse. L’eutrophisation est donc en augmentation tous les étés depuis 2005 », indique Nathalie Cochennec-Laureau, chercheuse à Ifremer, intervenante à l’assemblée générale de Cap 2000. Quelle en est la cause ? « Dans la rivière (Vilaine), les flux d’azote et de phosphore tendent à diminuer, en lien avec de meilleures pratiques agricoles. Par contre, les sédiments accumulés dans la baie se sont enrichis en nutriments et les relarguent en période estivale, nourrissant le phytoplancton ». Le phénomène est sensiblement le même dans la Loire (sauf pour l’azote). Les deux rivières drainent moins de flux de nutriments mais les baies (Mor Braz) chargées de sédiments voient la…
L’eutrophisation augmente en baie de Vilaine