En ce début septembre, il n’y a pas que les écoliers qui jouent assidûment tous les soirs avec leur gomme bien blanche dans la trousse toute neuve, attendant l’heure fatidique de l’imminente rentrée. Les éleveurs eux aussi mettent la gomme autour des silos de maïs ensilage, prêts à accueillir la pitance de l’année pour leur troupeau bovin dont la récolte s’annonce précoce cette année. Mais leur gomme à eux est noire et usagée.
Ces pneus qui lestent la bâche plastique sur le fourrage, s’ils ne sont pas toujours esthétiques, en assurent la fermeture hermétique, pour un prix bien modique. Pourtant, ce stock de caoutchouc vaut de l’or. Selon la loi, les agriculteurs sont source de valorisation de ces pneumatiques. Et, s’ils ne sont pas utilisés à cet usage agricole, ils sont considérés comme déchet… à recycler, à la charge de l’agriculteur détenteur, en absence de filière nationale de recyclage. Le gisement a été estimé à 3,5 tonnes par exploitation laitière en Ille-et-Vilaine en 2009, avec des quantités collectées allant de 50 kg à 42 tonnes selon la taille de l’atelier bovin. Mais malgré son efficacité, le pneu reste un matériel lourd, contraignant et salissant lors des manipulations. Et se voit petit à petit concurrencer par des méthodes alternatives, comme les boudins de sable.