L’application d’un modèle d’économie systémique permettrait de quadrupler le chiffre d’affaires d’une vallée en amont du lac Majeur a calculé un professeur d’économie de Turin. Chemise jaune rehaussée d’un nœud-papillon multicolore et veste bleue de circonstance sont en harmonie avec le pétillant professeur Luigi Bistagnino, fervent défenseur de la Blue Economy (lire cet article). « Qu’est-ce qui nous touche tous ? », demande-t-il d’emblée à son auditoire quimpérois pour le conduire sur son sujet de prédilection : « La nourriture. Car la nourriture nous donne la possibilité de vivre ». Recoloniser les trois-quarts de la surface Celui que ses proches appellent chaleureusement Gino fait observer que sur le territoire encaissé de la vallée du nord de l’Italie qu’il a étudié, seuls 5 ha sont consacrés à la culture de fruits sur 7 000 ha de surface totale. « 73 % du territoire n’est plus utilisé par l’agriculture. 96 % des produits consommés sont achetés à l’extérieur ». Et de citer le jambon de Parme fabriqué « avec des porcs anglais élevés au maïs américain ». Une aberration pour ce professeur qui plaide le retour des populations parties travailler dans les usines des régions voisines et qui ont aujourd’hui fermé. « La chose la plus difficile, c’est de sortir du système actuel alors qu’il y a tant à gagner : qualité de vie, santé, qualité de l’eau et de l’air, diminution des déchets ; sans oublier la culture locale qui indirectement génère de l’activité au travers du tourisme ». Couvrir 100 % des besoins alimentaires Avec ses étudiants, Luigi Bistagnino a calculé qu’en reprogrammant l’utilisation de la surface agricole, il est possible de répondre à 100 % des besoins alimentaires des 17 000 habitants de ce territoire. « Nous aurions même un surplus de 23 % qui permettrait de nourrir les touristes. Et de plus, en cultivant plus de fruits et de légumes, on diminue…
Projection économique en vallée alpine : un effet levier