Sur « l’Espace pour Demain » du Space, les responsables professionnels vont déployer le thème de « la robotique au service des éleveurs ». Des solutions pour toutes les productions y seront proposées.
« Alors que l’opportunité de produire plus de lait s’est présentée, nous avons préféré investir dans des robots plutôt que d’embaucher des salariés », a expliqué Antoine Boixière, lors de la conférence de presse pré-Space, organisée cette année sur son exploitation. Le jeune homme s’est installé avec son père Michel en 2011 à Pleudihen-sur-Rance (Gaec du Tertre Goutte – 22). « À mon installation, nous produisions 600 000 L à deux UTH. Aujourd’hui, nous en faisons 1,4 million avec la même main-d’œuvre. » Grâce à l’optimisation permise par les robots entre autres, chacune des 120 vaches laitières produit en moyenne 12 000 L.
Rentabilité sur 7 ans
Ces dernières années, les producteurs ont investi dans deux robots de traite (250 000 € en tout), un robot d’alimentation (150 000 €), une pailleuse automatique qui pousse la paille directement au-dessus des logettes et aires paillées (120 000 €, coût abaissé du fait de l’implantation du constructeur autrichien Schauer en France) et des racleurs automatiques (30 000 €). « Ces équipements sont rentabilisés sur 7 ans. Et ils travaillent 7 jours sur 7 », argumente le producteur, féru d’automatisation. D’un coût de 10 000 €/an pour les robots et de 4 000 €/an pour l’alimentation (formule tout compris), « la maintenance est très réactive. »
Anticiper les maladies
Sur la santé des vaches aussi, les robots permettent de piloter plus finement. « Le robot de traite mesure la température, la rumination, la conductivité… On sait qu’une vache va être malade, avant même de pouvoir l’observer visuellement. Pour les mammites par exemple, nous utilisons les huiles essentielles rapidement. Dans 8 cas sur 10, pas besoin d’antibiotiques en plus… » Le Gaec affiche un prix d’équilibre tout à fait raisonnable, à 300 €/1 000 L. « Interpellant les éleveurs, les solutions robotiques font évoluer le travail dans les exploitations et peuvent correspondre à certains, alors que les modes d’élevage sont de plus en plus diversifiés », souligne Marcel Denieul, président du Space.
« L’automatisation peut permettre de réduire des tâches pénibles et répétitives, de rendre les métiers agricoles plus attractifs pour les jeunes, de collecter des données pour améliorer la performance… », ajoute André Sergent, responsable professionnel de l’Espace pour demain (anciennement plate-forme Recherche et développement). « Mais il y aura toujours besoin d’éleveurs et de salariés pour superviser, pour ajuster… »