En Bretagne, le Space marque la rentrée agricole après la trêve estivale. Avec ses espoirs et ses projets. Cette deuxième rentrée de l’année – après celle des bonnes résolutions et des espérances de janvier – est aussi celle des interrogations et des inquiétudes. Et il faut dire qu’en la matière, elles sont nombreuses. Ainsi, les promesses laitières de janvier se sont vite évanouies.
L’embellie du marché de la viande porcine semble s’ombrager semaine après semaine. Les cours du veau laitier ont été sérieusement rectifiés à la baisse par une sous-consommation de viande. Les bons mâles qui se vendaient 200 € au printemps ont perdu 100 €. Encore une fois, c’est à l’éleveur de payer la facture. En témoignent ces annonces passées dans Paysan Breton, certains éleveurs ont décidé qu’ils ne paieraient plus la facture. Ils mettent leur ferme en vente. Avec ce subterfuge qui consiste à proposer une exploitation laitière sous couvert de ferme céréalière. Une astuce des sociétés de transaction qui estiment que l’élevage est moins vendeur que le végétal.
Pourtant, le cours des céréales qui participent pour une bonne part au revenu des exploitations agricoles bretonnes n’est guère plus enviable. Bien que certains agriculteurs continuent d’invoquer l’astreinte comme prétexte pour arrêter leur activité d’élevage, la pénibilité du travail n’est plus un problème insoluble. Le Space le montrera encore une fois : les outils pour soulager le travail et libérer l’éleveur de l’astreinte foisonnent. Encore faut-il pouvoir les acheter ou pouvoir payer un salarié pour se faire remplacer. C’est là que le bât blesse. Depuis longtemps. Trop longtemps.