Un salon avec vue sur mer

huitres - Illustration Un salon avec vue sur mer
C’est le rendez-vous de la rentrée pour les « paysans de la mer ». Le salon national de la conchyliculture et des cultures marines s’est tenu à Vannes (56) à la mi-septembre. Une 33e édition placée sous le signe de l’innovation.

Avec plus de 80 exposants et quelque 2 000 visiteurs, le salon national de la conchyliculture et des cultures marines s’est imposé dans le paysage comme le rendez-vous incontournable d’avant-saison. La manifestation se professionnalise au fil des éditions, tout en veillant à conserver l’ambiance conviviale qui fait son charme. Cette année, le comité d’organisation a souhaité mettre l’accent sur « l’innovation, vecteur d’un développement économique durable » pour la filière. Et poursuivre son ouverture à l’international en accueillant le Mexique comme invité d’honneur. À l’occasion de l’inauguration du salon vannetais, Philippe Le Gal, président du Comité régional conchylicole de Bretagne Sud – l’organisation interprofessionnelle qui couvre la zone allant de la presqu’île de Crozon au nord de l’estuaire de la Loire – a dressé un état des lieux. « La qualité des eaux s’améliore, souligne l’ostréiculteur morbihannais, installé à Port-Groix, sur la commune de Surzur.

[caption id= »attachment_29943″ align= »aligncenter » width= »720″]Arrêt en terrain connu au stand du Crédit Mutuel de Bretagne pour Philippe Le Gal, ostréiculteur sur la rivière de Pénerf et administrateur de la Caisse du CMB de Theix-Surzur. Arrêt en terrain connu au stand du Crédit Mutuel de Bretagne pour Philippe Le Gal, ostréiculteur sur la rivière de Pénerf et administrateur de la Caisse du CMB de Theix-Surzur.[/caption]

Il y a dix zones qui vont passer de catégorie B (nécessité d’un passage des coquillages en bassins avant commercialisation) en catégorie A (qualité de l’eau excellente, permettant une mise sur le marché directe). Le travail entamé par les collectivités sur les questions d’assainissement porte ses fruits ». Pour autant, la profession reste soumise aux aléas de la nature. « Comme toute production vivante, nous dépendons du milieu. Il y a parfois des fermetures administratives de zones conchylicoles qui viennent pénaliser notre activité… » Parallèlement, les ostréiculteurs doivent, depuis 2008, composer avec le phénomène de surmortalité des jeunes huîtres. « Nous avons besoin d’une boîte à outils. Il nous faut des moyens financiers, fiscaux et comptables pour pouvoir passer au mieux les crises ».

L’acceptabilité sociale des activités

Il est un autre écueil qui émerge désormais de plus en plus souvent : celui de l’acceptabilité sociale des activités conchylicoles sur l’espace maritime. « Dès qu’un projet innovant voit le jour, il est contesté par une association de riverains, regrette Goulven Brest, président du Comité Régional Conchylicole de Bretagne Nord (zone allant de la rade de Brest à la Baie du Mont-Saint-Michel). C’est une problématique que connaissent bien les agriculteurs. Et la pression est encore plus forte sur le littoral. Nous avons face à nous des gens qui ont des relations et du temps pour combattre nos dossiers… »

[caption id= »attachment_29941″ align= »aligncenter » width= »720″]Goulven Brest et Philippe Le Gal, présidents respectifs des Comités Régionaux Conchylicoles de Bretagne Nord et Sud. « Il nous faut des moyens financiers, fiscaux et comptables pour pouvoir passer au mieux les crises ». Goulven Brest et
Philippe Le Gal, présidents respectifs
des Comités Régionaux Conchylicoles de Bretagne Nord et Sud. « Il nous faut des moyens financiers, fiscaux et comptables pour pouvoir passer au mieux les crises ».[/caption]

Certains des textes qui régissent l’activité pouvant être sujets à interprétation, le terrain se révèle, en effet, propice à l’enlisement. Malgré tout, l’attrait pour la profession ne se dément pas. « Chaque année, sur le seul département du Morbihan, il y a entre 10 et 15 installations, constate Philippe Le Gal. Ce ne sont d’ailleurs pas que des jeunes. Il y a aussi des personnes en reconversion professionnelle, d’anciens salariés du secteur… » Si les candidats ne manquent pas, les emplacements disponibles, eux, ne sont pas légion. « Nos zones conchylicoles ne sont pas extensibles ». Et dénicher la perle rare devient de plus en plus difficile.

La conchyliculture en Bretagne

•624 entreprises,
•4 034 personnes employées dont 2 008 emplois saisonniers,
•La Bretagne Nord concentre 74 % des surfaces régionales de culture de moules,
•La Bretagne Sud représente 61 % des surfaces régionales de cultures d’huîtres,
•Une production régionale conchylicole de 57 000 tonnes, soit 26 % du total national,
•Une exploitation sur deux est sociétaire du Crédit Mutuel de Bretagne.

Sources : Agreste/Draff/CMB

Jean-Yves Nicolas


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