La FDSEA du Morbihan avait annoncé son inquiétude sur l’aboutissement des États généraux de l’alimentation lors d’une conférence de presse le 18 août dernier, à Vannes. Elle n’est toujours pas rassurée.
Le gouvernement a lancé les États généraux pour faire écho au désespoir d’un grand nombre d’agriculteurs, ne vivant plus dignement de leur métier, afin qu’ils re- trouvent une meilleure rémunération de leurs produits. Le constat après le démarrage confirme les premières inquiétudes, selon les responsables de la FDSEA : 14 ateliers dont seulement deux aborderont directement la rémunération des agriculteurs.
Les autres ateliers sont plutôt tournés sur les attentes sociétales d’une agriculture qui, selon eux, est bien loin des réalités du terrain et des besoins de la majorité des agriculteurs. « Les participants sont très nombreux, le plus souvent éloignés des maillons de la production et plus grave encore, leur intérêt n’est pas de voir les prix d’achat des produits agricoles augmenter (distributeurs, transformateurs…) », assure Frank Guéhénnec.
Solutions
« Comment espérer une issue enfin favorable à notre agriculture, si les acteurs mêmes des États généraux n’ont pas un intérêt commun à voir une amélioration pérenne de la rémunération des agriculteurs et des agricultrices ? Pire encore, les conclusions semblent déjà toutes faites: le salut de la rémunération des agriculteurs viendra par la segmentation, les labels et autres cahiers des charges toujours plus contraignants mais qui en fait n’améliorent pas le revenu car, jusqu’à présent, ce sont bien les maillons de la transformation et de la distribution qui font le prix, quelles que soient les modalités de production ! »
La FDSEA s’interroge sur la finalité de ces EGAlim. Pourtant, des solutions existent, selon eux : des ateliers de réflexion, impliquant réellement les maillons de la production, auraient suffi pour travailler sur la répartition de la valeur afin que les agriculteurs ne puissent plus vendre à perte et que leurs coûts de production soient intégrés dans les prix d’achat. La possibilité juridique que les producteurs puissent s’organiser pour être mieux représentés au sein des filières est également essentielle.
Pas de caution
« La FDSEA du Morbihan ne pourra pas cautionner un résultat des EGAlim qui conduirait à plus de contraintes sans plus-value sur les prix. L’excellence de l’agriculture française et bretonne doit enfin être reconnue. Il faut simplement payer les produits à leur juste valeur et arrêter de mentir aux consommateurs sur la valeur réelle de choses », conclut son président.