Selon l’Agence Bio, la consommation de produits bio progresse de 21,7 % en 2016 pour atteindre 7 milliards d’euros. En 15 ans le marché a été multiplié par 7.
Auparavant on mangeait bio pour des considérations environnementales, maintenant la principale motivation des consommateurs est de préserver leur santé.
Des produits très majoritairement « Made in France »
71 % des produits bio consommés en France sont cultivés en France. Sur les 29 % importés plus de la moitié vient de l’Union européenne et 43 % peuvent être considérés comme exotiques (banane, café, cacao ou agrumes). Plus de la moitié des ventes de produits bio se fait au rayon frais. Ainsi les fruits et légumes frais enregistrent la plus forte progression (+33 %) avec l’épicerie (+24 %).
En produits laitiers, les achats des ménages sont toujours en hausse pour la crème, les yaourts et desserts lactés mais marquent le pas en lait liquide conditionné et fromages. Le rayon de l’épicerie sèche est particulièrement dynamique avec le succès du vrac. Les viandes bio connaissent aussi une croissance rapide avec de plus en plus de rayons traditionnels de découpe. Les surgelés bio et les produits bio sans gluten ont aussi le vent en poupe. Outre l’alimentation, les produits d’entretien, d’hygiène et cosmétiques progressent également.
Équilibre entre les différents lieux de vente
Tous produits confondus, la vente de produits bio se fait majoritairement en grandes surfaces (45 %) et en magasins spécialisés bio en réseau ou indépendants (37 %), puis en vente directe (13 %) et enfin chez les artisans-commerçants (5 %). Selon l’Agence Bio « un équilibre se maintient entre les différents lieux de vente ».
La distribution spécialisée bio reste la plus dynamique avec un taux de croissance de près de 24 % grâce à l’ouverture de nouveaux magasins mais aussi du fait de l’augmentation combinée de leur fréquentation et du panier moyen. Biocoop reste le leader avec un chiffre d’affaires de 950 millions d’euros. La grande distribution a maintenu sa part de marché grâce au développement de la vente des fruits et légumes et des produits de l’épicerie. De nombreuses grandes surfaces ouvrent des magasins spécialisés (Carrefour bio, Cœur de nature pour Auchan…).
Les circuits de distribution varient selon les produits
Dans le secteur des fruits et légumes bio les magasins spécialisés représentent le premier circuit devant la grande surface. En revanche pour la crémerie, la GMS est le premier distributeur devant les magasins spécialisés. La vente directe se développe surtout dans les secteurs du vin et des fruits et légumes devant la viande et les produits laitiers, notamment les fromages. Les ventes assurées par les artisans commerçants concernent majoritairement le vin, les viandes et le pain. La consommation de produits biologiques se développe aussi dans la Restauration hors domicile. Dans ce secteur, 56 % du chiffre d’affaires concerne la restauration collective (+5 %) et 44 % la restauration commerciale (+10 %).
Le bio a donc de plus en plus la côte auprès des consommateurs français. Cette tendance s’explique par la confiance vis-à-vis des produits bio. L’achat de produits bio s’accompagne souvent de changements des habitudes d’achats. Les consommateurs achètent différemment : plus de produits de saison, plus de produits frais et aussi cuisinent davantage et gaspillent moins. Ces nouvelles tendances de consommation sont à prendre en compte dans l’agriculture conventionnelle pour mieux répondre à la demande des consommateurs.
Geneviève Audebet / Cerfrance Côtes d’Armor