Une diversité de dolmens, menhirs, tertres tumulaires occupent les landes de Saint-Just depuis des millénaires. Une visite préalable de la maison Nature et Mégalithes permet de décrypter plus facilement les lieux.
À l’entrée du site, les alignements de pierres de quartz et de poudingue invitent à s’engager dans le chemin parcourant les landes de Cojoux et Tréal. Depuis -4500 à -1500 ans avant JC, ces gros blocs posés à plat ou dressés vers le ciel sont tour à tour caressés par les rayons du soleil, chahutés par les gouttes de pluies, giflés par les bourrasques…
Le Château Bû, classé monument historique
Après les « Demoiselles », impressionnants menhirs de 3 mètres de haut, arrive le clou du spectacle : le Château Bû, classé monument historique. Il se présentait à l’origine comme un tertre (petite élévation de terre) de 30 mètres de diamètre, couronné de menhirs. « Les fouilles de 1990 – 1992 ont dévoilé un grand dolmen paré d’un couloir dallé (ce qui est remarquable), de cabinets latéraux et d’une chambre terminale », détaille Aurore Leroux, médiatrice en archéologie de l’Association Nature et Mégalithes, labellisée Centre permanent d’initiatives pour l’environnement (CPIE).
D’autres dolmens de formes et périodes différentes se trouvent sur le site de Saint-Just, véritable « show-room » du mégalithisme (c’est le fait d’ériger des pierres : la plus spectaculaire innovation du néolithique). Rappelons que les dolmens sont des sépultures collectives. Le flou persiste par contre sur la fonction des menhirs. Étaient-ils des marqueurs de territoire, servaient-ils pour les cérémonies, pour commémorer un événement ?
[caption id= »attachment_30063″ align= »aligncenter » width= »720″] Le Château Bû, grand dolmen couronné de menhirs, s’est dévoilé lors de fouilles de 1990 – 1992.[/caption]
À proximité de la Croix Saint-Pierre, se trouvent un tertre tumulaire et le « Tribunal », une enceinte composée de neuf blocs en quartz disposés en arc de cercle avec un dixième bloc face à eux. « La légende y voit un accusé, le bloc isolé, face à ses juges, d’où son nom. »
Les allées couvertes du Four Sarrazin et de Tréal, tombes collectives datant plutôt de la fin du néolithique, affichent des entrées latérales. « Des campagnes de fouilles ont été organisées sur le site à différentes périodes : dans les années 50, 70 et 90. » Les incendies ayant eu lieu en 1976, 1989 et 2009 ont à chaque fois permis de faire sortir des pierres de leur écrin végétal. Des traces d’une réutilisation de certains monuments à l’âge de bronze ont été trouvées.
Animations préhistoriques
Nouvelle muséographie à la Maison Nature et Mégalithes
Faire étape à la Maison Nature et Mégalithes dans le bourg de Saint-Just permet de comprendre plus facilement les vieilles pierres une fois dans la lande. « Une nouvelle muséographie financée par la Communauté de communes du Pays de Redon a été mise en place en 2017. Elle explique le mode de vie des hommes pendant la période du néolithique, leur habitation… », explique Véronique Gonzalez, directrice de l’Office de tourisme du Pays de Redon. Plusieurs activités ludiques jalonnent le musée. Les visiteurs peuvent s’amuser à reconnaître les graines des végétaux présents au néolithique, réaliser une maquette de maison, s’initier aux techniques de déplacement et d’érection des pierres… Les archéologues qui se sont succédé sur le site et les personnes ayant participé aux fouilles sont aussi mis à l’honneur.
[caption id= »attachment_30066″ align= »aligncenter » width= »720″] Les alignements du moulin.[/caption]
Les débuts de l’agriculture et de l’élevage
Les populations se sédentarisent à cette époque, les gens commencent à devenir agriculteurs et éleveurs. Des espèces végétales (céréales, lentilles, pois…) sont sélectionnées, des animaux sont domestiqués (chèvre, mouton, auroch, cochon…). Pour se loger, fini les huttes et abris-sous-roche. « Les hommes construisent de vraies maisons en bois, roseaux, argile, torchis. Ils utilisent des haches en pierre polie, filent la laine, se parent de bijoux, construisent des embarcations pour aller sur l’eau… », raconte Aurore Leroux. Des activités qui étaient organisées en périphéries des lieux spirituels et sacrés tels que les landes de Cojoux.
Le musée ouvert dans le cadre du Festival des sciences
[caption id= »attachment_30064″ align= »alignright » width= »170″] Le musée propose plusieurs animations ludiques.[/caption]
À l’occasion du Festival des sciences en Ille-et-Vilaine, des animations gratuites vont être organisées à la Maison Nature et Mégalithes dans le bourg de Saint-Just, les samedis 14 et 21 octobre. Le nouveau musée sera ouvert de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h et des visites guidées sont possibles à 11 h, 14 h 30, 16 h. Une animation « Comment contruire une maison comme au néolithique ? » sera aussi proposée.
En savoir plus : Maison Nature et Mégalithes, 10, allée des cerisiers, 35550 Saint-Just – Téléphone : 02 99 71 06 04.
Site internet : https://www.maison-megalithes-cojoux.fr/