À l’occasion de sa visite au salon Tech bio, le 20 septembre, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a déclaré que son ministère ne cofinancera plus l’aide au maintien à l’agriculture bio à partir de 2018. En France, les aides à la bio (maintien et conversion) doivent être financées à 75 % par le Feader (fonds européen) et à 25 % par des fonds nationaux. Traditionnellement, elles étaient exclusivement cofinancées par le ministère de l’Agriculture. Charge maintenant aux collectivités locales, les Régions en tête, de prendre le relais si elles le souhaitent, sur cette aide jusqu’alors soutenue exclusivement par l’État. L’Agence bio estime que la filière a « moins besoin des aides au maintien, au vu du marché », mais qu’il serait « risqué » de les supprimer. L’annonce intervient dans un contexte de surconsommation des budgets européens. La même semaine, un Comité État-Régions lançait les négociations sur la répartition du transfert du premier vers le deuxième pilier, et notamment sur la part qui sera réservée aux aides bio. Sur le fond, le ministre a justifié sa décision. Pour lui, le soutien à la « conversion » est nécessaire « si nous ne voulons pas devenir plus dépendants des importations dans ce domaine ». Tandis que « c’est au marché de soutenir le maintien de l’agriculture biologique car la demande est là et il faut que nous soyons collectivement en capacité d’y répondre ». Dans son discours, le ministre évoque ainsi un « recentrage » du soutien à la bio vers les aides à la conversion : « Nous allons dès 2018 recentrer les budgets disponibles sur le financement des nouveaux contrats d’aide à la conversion », a-t-il expliqué dans la Drôme. Pour compenser cette annonce qui devait décevoir les Régions et la profession, Stéphane Travert a annoncé que la prolongation du crédit impôt bio sera bel et bien portée par le gouvernement dans le cadre d’une loi de Finances rectificative à venir….
Bio : la Région hérite de l’aide au maintien