Les règles sanitaires qui s’appliquent aux gros élevages exportateurs s’imposent aussi aux petites structures qui vendent en local. Une incohérence, pour les responsables de la Conf.
Les mesures de biosécurité imposées aux éleveurs de volailles pour cause de grippe aviaire, notamment le confinement obligatoire des animaux, ont été mal vécues par les adhérents à la Confédération Paysanne 56. Leurs porte-parole dénoncent un ensemble de normes qui s’appliquent à tous, quel que soit le modèle de production. « Certaines règles sanitaires sont imposées aux élevages dont la production est susceptible d’être exportée. Appliquées aux nôtres, elles n’ont aucun sens et sont contre-productives », estiment les tenants d’une agriculture paysanne qui vendent souvent en circuit court.
La réglementation exige un sas par unité de production, avec changement de tenue, soit un par espèce de volailles présente dans la ferme. Réalisable dans de grosses unités avec plusieurs poulaillers. Impossible chez les petits producteurs qui élèvent plusieurs espèces (poulets, dindes, pintades, canards) dans des poulaillers amovibles. Les registres entrées-sorties (de visiteurs) à renseigner ou encore les contrôles salmonelles « disproportionnés » sont d’autres sujets qui fâchent les éleveurs. « Nous sommes fatigués ! Beaucoup de fermes paysannes vont disparaître si on ne prend pas conscience de ces problèmes », assurent les responsables de la Conf. « Pourtant, nous répondons, par notre système de production, à la demande sociétale, en termes de bien-être animal, de qualité des produits, de localisation de la production …».
Adapter les normes
Le syndicat dénonce les modalités de contrôle et l’application des textes sans discernement. Ses représentants demandent une réglementation spécifique, adaptée aux différents systèmes de production. « La pression administrative pousse certains éleveurs à tenter de contourner les règles car ils ne peuvent tout simplement pas les appliquer. Difficile de s’épanouir dans un tel contexte ». La Confédération Paysanne espère être entendue par les pouvoirs publics sur ce sujet susceptible de décourager beaucoup d’agriculteurs.