Les experts sont formels. Un mouvement de déconsommation, que l’on nomme également « éconologie » (économie de l’écologie), est engagé en France. Comme dans la plupart des pays occidentaux, la consommation de masse séduit moins.
En 2016, pour la première fois, la France a connu une année de consommation négative en volume (- 0,1 %). Au premier semestre 2017, les marchés des produits de grande consommation et du frais libre-service ont une nouvelle fois reculé (- 0,3 %). Selon les spécialistes des marchés, cette tendance « slow life » marquerait l’enracinement du « moins consommer pour mieux vivre ».
Le cabinet Kantar Worldpanel, qui s’appuie sur un panel de 20 000 foyers pour étudier les habitudes des consommateurs, observe que les produits alimentaires, comme le lait et la viande rouge, sont impactés par ce phénomène. « Et, fait nouveau, le jambon blanc est pour la première fois moins fréquemment acheté cette année après plusieurs années de croissance ». Faut-il faire un lien avec la « baisse globale de la consommation de viande de porc en France de près de 2 % sur un an à début juillet 2017 », pointée par le Comité régional porcin ? L’avenir le dira.
Toujours est-il que les distributeurs prennent les choses au sérieux. En réaction à cette moindre consommation, ils multiplient les promotions. Sans véritable succès. « Le trafic s’est accru de 5,4 % sur l’année décalée à fin juin 2017, mais les dépenses promo n’évoluent que de + 0,5 % », a mesuré le panéliste Kantar qui note en parallèle « une baisse du prix moyen payé par article en promo ». Alors que démarre le marathon des discussions commerciales entre la grande distribution et les fournisseurs agroalimentaires, tout cela n’est pas une bonne nouvelle.