Des sols bien couverts entre deux céréales

Une des plates-formes d’essais du projet « Sors tes couverts » porté par le groupe Ceta Val de Seiche est installée sur l’exploitation de Pierre-Emmanuel Tardif à Cesson-Sévigné (35). Plusieurs espèces et associations y sont testées depuis 4 ans.

[caption id= »attachment_30375″ align= »alignright » width= »167″]Pierre-Emmanuel-Tardif Pierre-Emmanuel-Tardif[/caption]

Après 4 années d’essais, les producteurs du groupe « Sors tes couverts » ont progressé sur les espèces à implanter et sur les densités de semis. « La féverole en pur, intéressante pour son apport d’azote, présente par contre des problèmes de salissement. Globalement, le mélange féverole – phacélie est une bonne base. Mais, il coûte cher et laisse des trous », informe Quentin Levieux, animateur cultures et couverture des sols au Ceta 35. Plusieurs espèces ont été laissées de côté comme la vesce, l’avoine et le lin qui se détruisent difficilement sans glyphosate. « Et le lin et les trèfles produisent peu de biomasse. »

Féverole et phacélie, les deux espèces phares

Cette année, 6 modalités de couverts ont été semées chez Pierre-Emmanuel Tardif (tous le 28 juillet). Mélangées avant la mise en terre, les graines ont été semées avec une seule trémie. Elles ont ensuite été roulées. « Nous avons notamment testé le mélange suivant : 4 kg/ha de phacélie (variété Stala), 87 kg/ha de féverole de printemps (fermière pour réduire les coûts) et 1 kg/ha de moutarde blanche (Venice). Le coût de semence est de 65 €/ha. Économique, la moutarde lève facilement », précise le producteur.

Les mêmes densités de phacélie et féverole ont été associées avec du sarrasin (Lilleja – 11 kg/ha) aux vertus allélopathiques (50 €/ha). « Le sarrasin pousse vite, mais par contre, les mulots l’aiment bien… ». Autre essai avec du pois fourrager. « Il est très intéressant en biomasse, se dégrade facilement et apporte rapidement de l’azote, mais il se tasse mal et handicape le semis. » Pour tenter de réduire cet inconvénient, un mélange de 30 kg/ ha de pois fourrager (Arkta) et de 6 kg/ha de phacélie (Stala) qui a coûté 60 €/ha est expérimenté.

[caption id= »attachment_30377″ align= »aligncenter » width= »720″]rouleau-autoporteur Le rouleau autoporteur MaxiRoll (Dal.Bo) affiche un bon débit de chantier et une consommation modérée en carburant.[/caption]

Cinq espèces dans le mélange « maison »

L’essai « low cost » sarrasin / moutarde blanche (12 et 3 kg/ha – 25 €/ha) a entraîné un développement important d’adventices. « C’est à éviter, mais ces plantes restent intéressantes à associer avec d’autres… » Le mélange adopté par Pierre-Emmanuel Tardif sur son exploitation a par contre bien recouvert le sol : phacélie (4 kg/ha), tournesol (3 kg), sarrasin (6 kg), moutarde blanche (2 kg) et féverole de printemps (60 kg). L’achat de semences a totalisé 55 €/ha. « Le tournesol est une plante intéressante pour son pivot. »

Depuis quatre ans, le producteur teste par ailleurs une bande sans glyphosate. « Pour le moment, c’est difficile de s’en passer complètement. » Autre difficulté, la levée des couverts en année sèche. « L’an passé, rien n’a poussé. C’est décevant par rapport à l’investissement… » Pour tenter de bénéficier de davantage de fraîcheur, le groupe teste le semis sous couvert avant la moisson : du sarrasin semé à la volée dans une céréale fin juin et du trèfle blanc ou violet, semé en même temps que le colza, qui se développe après la récolte de ce dernier.

Des solutions en Cuma pour le semis direct

Deux matériels de semis direct et un rouleau étaient en démonstration le 11 octobre, sur l’exploitation de Pierre-Emmanuel Tardif. Pour tous ses semis (maïs, féverole, colza, blé, orge), le producteur utilise un semoir de semis direct John Deere 750 A, avec un rouleau devant. « Ainsi, je n’ai pas besoin de traceur. Et le rouleau altère un peu le couvert, ce qui permet d’améliorer l’action du glyphosate derrière. » Le coût pour le semoir (acheté en Cuma) est de 21 €/ha. « Un tracteur de 80 – 100 CV suffit. »

Autre matériel en démonstration, le semoir de 6 m de la Cuma Défi Sol (GD 6000 T – constructeur britannique Weaving) également réservé au semis direct. « Le premier disque fend la terre, le 2e disque la lève, puis une descente permet la dépose de la graine. La roue à l’arrière rappuie la terre et sert au contrôle de la profondeur. Le sillon est bien refermé, on peut faire du sur-semis avec cet outil. Sur pivots, les éléments de semis contournent bien les pierres », détaille Jean-François Vallée, un des adhérents de la Cuma Défi Sol créée pour le partage de ce matériel en remorque avec relevage. « La consommation avec cet outil est de 3 L/ha. Le coût est de 25 €/ha pour les adhérents de la Cuma et de 10 % en plus pour les non adhérents. »


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