Sur l’exploitation de Jérôme Oizel, au Foeil (22), engagée dans une mesure agro-environnementale, peu d’aliments sont achetés. La betterave amène de l’autonomie énergétique et le méteil, la luzerne et les trèfles, des protéines.
Pour assurer la performance économique de son système naisseur engraisseur (70 vaches allaitantes avec près de 50 Charolaises, 15 Blondes d’Aquitaine et quelques Salers sur un site plus éloigné), Jérôme Oizel mise sur l’autonomie alimentaire. Comme il s’est engagé depuis deux ans dans une MAEC* Système polyculture élevage (SPE) avec 12 % de maïs maximum dans la SFP (et une MAE SFEI auparavant), il produit des betteraves qui amènent de l’énergie sur l’exploitation.
Betteraves entières au menu jusqu’en avril – mai
« J’ai commencé il y a 5 ans. Cette année, j’ai implanté 3,5 ha. Je me suis équipé avec un semoir qui sert aussi au maïs. Pour la betterave, comme le maïs, je sème à 60 cm d’interrang. En général, je fais deux voire trois désherbages à petite dose en betterave. J’ai aussi acquis une effeuilleuse et une arracheuse : de petits matériels », précise l’éleveur. « La récolte doit se faire par temps sec pour avoir des betteraves propres distribuées au godet, entières, directement sur la table d’alimentation. Les vaches en raffolent ! » Les betteraves sont stockées en tas, qui est bâché quand le froid arrive. « Elles se conservent jusqu’à avril – mai et sont distribuées à tous les animaux. »
Un seul silo de maïs et méteil
Moins de 7 ha de maïs ensilage sont eux réservés aux animaux en engraissement : femelles et taurillons. Pour l’indépendance protéique, le producteur table sur du méteil et l’implantation de légumineuses dans ses prairies (trèfle violet, trèfle blanc, luzerne en fauche). Composé de pois, vesce, triticale et avoine, le méteil est ensilé vers le 20 – 25 mai et stocké sur le maïs restant dans le silo couloir, « pour préserver le front d’attaque et simplifier la reprise de l’ensilage, au godet désileur. » Les vaches sont en pâturage exclusif du 1er avril au 1er novembre, avec un mois de transition avant et après. « En hiver, les vaches allaitantes reçoivent 1/3 d’enrubannage, 2/3 de foin, plus 2 kg MS de betterave fourragère. »
Pour les génisses, les mêmes proportions de foin et enrubannage s’appliquent, plus 1 kg de betteraves, un peu de correcteur (2/3 de céréales – 1/3 de tourteaux de colza) et les refus des jeunes bovins (JB). « L’alimentation de ces derniers varie dans l’année. De début juillet à février, c’est 1/3 de méteil, 2/3 de maïs, moins d’1 kg MS de tourteaux de colza, 2 kg MS de céréales et 1 kg MS de betterave. À partir de février, ils ne reçoivent plus que du maïs, plus 2,5 kg de correcteur et 1 kg MS de céréales. » Les veaux ont juste un peu d’aliment en fin d’hiver (2 tonnes achetées en tout). Les taries ne sont nourries qu’au foin.
39 €/100 kg vif de coût alimentaire
Avec des charges maîtrisées sur les concentrés achetés et sur la production des fourrages (peu gourmands en engrais), le coût alimentaire se situe à 39 €/100 kg vifs sur l’élevage, soit 24 € de moins que la référence dans ce type de système viande. Sur le dernier exercice, les jeunes bovins ont été vendus à 456 kg de carcasse en moyenne, les vaches à 422 kg et les génisses à 420 kg.
Le fil avant bouge tous les jours
* Mesure agro-environnementale et climatique