La femme la plus puissante du monde vient d’être réélue chancelière de la République fédérale d’Allemagne. Elle aurait, dit-on, hésité à se représenter pour un 4e mandat. Mais ses valeurs, pour son pays et pour l’Europe,
ont été plus fortes.
Madame Merkel est non seulement puissante, elle est grande. Sur le plan économique, Angela Merkel est également admirée, même si de nombreux économistes estiment que la chancelière profite d’un alignement de planètes favorable : réformes Schröder, prix du pétrole, faiblesse des investissements. Qu’importe. Pour le gouvernement français, décrocher le sourire approbateur de Mme Merkel en soutien des réformes engagées, et à venir, constitue une bénédiction. Quand un pays affichant 5,7 % de chômage encourage son voisin qui ne sait pas comment se dépêtrer avec 10 % de chômage, cela fait du bien.
Pour ce qui est de l’agriculture, Madame Merkel n’a pas besoin de donner la recette qui a permis à son pays de doubler ses exportations agricoles et de dépasser celles de la France. Aujourd’hui, l’Allemagne surpasse la France dans le secteur du porc, du lait de la volaille. Il y a plus de 10 ans, le pays a tout simplement mis les moyens pour accélérer la diversification de l’activité des exploitations agricoles en misant sur la production d’énergie, le tourisme vert, le bio. Avec cet objectif non dissimulé d’améliorer le revenu des agriculteurs. Pari gagné.
Mais il y a un sujet sur lequel la France peut donner des conseils à Madame Merkel : investir dans l’avenir en faisant plus de bébés. L’Allemagne est en effet en proie avec un vieillissement inquiétant de sa population. En 2060, près du tiers des habitants seront âgés de plus de 60 ans. À quoi serviraient une économie florissante et un bas de laine bien garni, sans jeunes ?