Un lécheur de rumex pour pérenniser sa prairie

La mauvaise herbe est entraînée par les rouleaux imbibés de solution herbicide. Les 2 faces de la feuille sont ainsi traitées. - Illustration Un lécheur de rumex pour pérenniser sa prairie
La mauvaise herbe est entraînée par les rouleaux imbibés de solution herbicide. Les 2 faces de la feuille sont ainsi traitées.
La fédération des Cuma du Finistère a organisé une démonstration de désherbage localisé de prairie. L’objectif : diminuer l’utilisation de solution chimique.

Beaucoup de producteurs rencontrent des problèmes de salissement des prairies avec des espèces d’adventices comme les rumex, les chardons ou autres joncs. Différents leviers existent, comme « l’utilisation d’outils à dents plutôt qu’à disques », lors de travaux du sol, comme le rappelle Boris Moal, animateur à la FDCuma, et qui organisait une après-midi de démonstration d’un matériel de désherbage localisé un peu particulier, à Plogonnec. Pour un désherbage précis et ciblé, la société AEI présentait l’applicateur d’herbicide Wipeout 2.

Détecter les grandes mauvaises herbes

Rodolphe Daval, directeur de la société, explique que la machine « cible les grandes mauvaises herbes, et notamment les plus invasives que sont les rumex, les chardons, les orties et les joncs ». Le principe du Wipeout 2 est simple : attelé à l’arrière du tracteur, il va détecter à l’aide de cellules photoélectriques les végétaux hauts. Une pompe doseuse va imbiber 2 rouleaux en mousse qui tournent à contresens. L’adventice va alors être frottée par ces rouleaux et recevra au passage le traitement herbicide sur les 2 faces de ses feuilles. « La cuticule des faces inférieures des feuilles est beaucoup plus perméable, et donc plus vulnérable aux herbicides ».

[caption id= »attachment_30516″ align= »aligncenter » width= »720″]La cellule photoélectrique détecte la mauvaise herbe. La cellule photoélectrique détecte la mauvaise herbe.[/caption]

Pas de dérives sur les cultures voisines

Un des grands intérêts de l’applicateur réside dans la localisation de l’herbicide. Pas de pulvérisation, donc pas de dérive sur les cultures voisines, pas de ruissellement et pas de produit sur le sol. « En Irlande, ce procédé est autorisé sur des parcelles sensibles. En France, nous n’avons pas encore de règlementation spécifique. Pourtant, le Wipeout 2 utilise entre 5 et 10 fois moins de produit à l’ha ». Le lécheur d’adventices, comme le nomme les Anglo-Saxons, embarque 2 cuves : une première d’eau claire, une seconde d’herbicide pur, pouvant aussi bien être du glyphosate ou une hormone de désherbage.

« La pompe doseuse va aspirer la solution herbicide. Le débit d’eau peut être réglé depuis la cabine, la concentration est aussi ajustable. Un bouton permet le rinçage des rouleaux au champ et l’utilisateur peut récupérer l’herbicide restant dans la cuve pour le remettre en bidon ». Sur la parcelle de démonstration, très bien gérée et très peu envahie par les adventices, le Wipeout 2 n’a peut-être pas pu montrer ce qu’il savait faire. « Les conditions optimales se situent après un pâturage assez ras, et du 15 juin au 15 juillet, quand les mauvaises herbes montent ». Tarif en entrée de gamme, hors options et en 2,4 m : 5 000 €.

Wipeout 2 comparé à un désherbage standard

 

Wipeout 2

Désherbage standard

Coût du produit

4 €/ha (en glyphosate)

40 €/ha (désherbant sélectif)

Coût du passage*

65 €/ha

21 €/ha

Perte de rendement**

                       

50 €/ha

Total

69 €

111 €

*Le coût de passage prend en compte le matériel, et une main d’œuvre salariale.
**La perte de rendement est calculée sur la base d’une perte de production de la parcelle de l’ordre de 2T de MS/ha.


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