Rencontre avec deux producteurs du légume fleur qui consacrent du temps à l’observation des cultures, plus précisément dans la découverte du monde des auxiliaires. La nature est bien faite : à chaque problème, une solution. Les cultures légumières n’échappent pas à cette règle, les auxiliaires des cultures rendent des services éco-systémiques aux producteurs. Jean-Paul Kerrien fait partie d’un réseau de légumiers qui a observé les parasites et les auxiliaires des cultures durant plusieurs années, en partenariat avec la Chambre d’agriculture. Installé sur Taulé (29), le Finistérien a observé des équilibres qui se mettent en place, les attaques sur les cultures se gèrent d’elles-mêmes. « Cela ne marche pas à tous les coups, mais si on sait attendre, les auxiliaires prennent le dessus », témoigne-t-il. Petit violet mais costaud Sur ses parcelles d’artichauts petits violets, Jean-Paul Kerrien remarque des attaques d’insectes identiques à ses cousins globuleux. Pourtant, l’artichaut semble mieux se défendre grâce notamment à une batterie de coccinelles, chrysopes et autres punaises qui viennent à bout des pucerons. « Nous étalons les plantations de fin mars à début juin pour cette culture, pour des raisons économiques, mais aussi pour diluer les risques d’attaques ». Ayant choisi un mode de production biologique, le producteur aime à rappeler « qu’il n’y a pas de plan B. Si les dernières années ont été plutôt clémentes, je me souviens d’attaques de vanesses, papillons portés par les vents chauds et en provenance d’Algérie, qui avait provoqué de gros dégâts sur les cultures ». Le bocage breton sert de refuge à bon nombre d’animaux, bénéfiques pour les végétaux. La haie à la rescousse Ainsi, Jean-Paul Kerrien a décidé de planter une haie bocagère contenant du fusain en bordure de certains champs. « On me l’avait fortement déconseillé, sous peine de voir pulluler les populations de pucerons. Pourtant, l’équilibre fragile entre auxiliaires et nuisibles s’est…
Artichaut : un équilibre fragile à conserver