La Chambre d’agriculture et le bassin versant du Frémur ont organisé une démonstration de toastage de lupin. L’occasion de refaire un point sur la culture.
« Les lupins jaunes et à feuilles étroites sont plus précoces et plus rustiques que les lupins blancs. Ces derniers sont toutefois majoritaires », introduit Manuel Lacoquerie, conseiller à la Chambre régionale d’agriculture, lors d’une démonstration de toastage de graines de lupin, à la Cuma Rance-Arguenon de Pleslin-Trigavou (22).
Les variétés d’hiver, « au cycle plus long, ont des potentiels plus importants. Ils sont aussi plus sujets aux attaques de maladies, comme l’anthracnose, peu fréquente cette année, mais très impactante quand elle est présente ». C’est pourquoi les semis de printemps sont conseillés. « Une variété d’hiver, semée en septembre et récoltée en août, connaîtra un salissement plus important qu’un lupin de printemps qui, implanté en mars, sera récolté en septembre, à hauteur de 30 à 40 quintaux par hectare ».
Le conseiller rappelle que « les lupins n’aiment pas les sols calcaires et au pH élevé. Les sols acides bretons conviennent à la culture, il faut toutefois être vigilant en bord de côte où des pH supérieurs à 7 sont rencontrés ». Doté de nombreux avantages agronomiques, le protéagineux aime les sols à bonne structure. « Sa racine pivotante n’apprécie pas les sols tassés ».
Les nouveaux taupins arrivent
Du côté des choix variétaux, les producteurs n’ont que peu de solutions : en lupin de printemps, Féodora et Amiga font le gros des ventes. « Amiga est une ancienne variété datant de 1985 qui est parfois difficile à obtenir ». Les faibles surfaces consacrées à la culture du lupin en France limitent les homologations de solutions chimiques. Pour exemple, « le Cent 7 a été suspendu au 14 octobre. Les producteurs attendent un travail de réhomologation pour une nouvelle commercialisation ». La date de fin d’utilisation de cet herbicide à base d’isoxabène est fixée au 14 octobre 2018.
Cette année, des attaques de mouche de semis ont pu être constatées par endroits. « Un travail du sol bien en amont, de l’ordre de 15 jours avant les semis, est un bon moyen de lutte : la mouche pond ses œufs dans la terre, mais les asticots ne trouvent pas de nourriture car les graines ne sont pas implantées ». Autre phénomène observé, la remontée de taupin d’une race différente. « Le taupin linéatus est encore majoritaire en Finistère et Côtes d’Armor. Les autres départements voient arriver le taupin sordidus, qui a un cycle de vie plus court de l’ordre de 2 ans ». Des présences de ravageurs inquiétantes, car l’insecte est capable de détruire des cultures auxquelles il ne s’attaquait pas auparavant.