Avec le départ du Royaume-Uni, le budget de la politique agricole commune perdra une contribution nette annuelle de 3 Md€.
En quittant l’UE, le Royaume-Uni laissera un déficit permanent de 10,2 milliards d’euros par an dans le budget communautaire. En particulier, le financement de la Pac sera amputé de la contribution nette versée par Londres pour cette politique, contribution évaluée à 3 Md € par une étude du think tank Notre Europe-Institut Jacques Delors commandée par le Parlement européen pour sa commission de l’agriculture qui s’est penchée le 9 novembre sur les conséquences du Brexit.
Les auteurs intègrent aussi, dans leur analyse, la possibilité de voir les dépenses agricoles de l’Union à Vingt-sept réduites d’un montant encore plus important après 2020 dans le cas où la priorité serait donnée à d’autres politiques. Dans ce contexte, ils suggèrent notamment de reporter les négociations sur une réforme de la Pac à 2022 ou même 2023. Les négociations à venir entre les Vingt-sept sur les coupes budgétaires et les augmentations de contributions ne devraient pas, selon l’étude, être limitées à un seul poste de dépenses, mais porter sur l’entièreté du système des finances de l’UE. Les contributeurs nets pourraient, par exemple, être plus disposés à accepter des augmentations de leurs paiements si l’ensemble du budget est réformé.
Enfin, soulignent les auteurs, si le Brexit peut « fournir le scénario d’une réforme profonde de l’architecture de la Pac, visant non seulement à en réduire les dépenses globales mais aussi à la rendre plus efficace et durable, une telle révision majeure ne pourrait pas être faisable avant 2022 ou 2023, avec une mise en œuvre en 2024 ou 2025 ».