Florence et Gilles Chedaleux cèssent la production laitière à Lizio pour commercailiser un amendement calcaire à base de coquilles d’œufs de la casserie D’aucy.
Cinq ans. C’est le temps qu’il a fallu aux époux Chedaleux et au service environnement de la société PEP de Ploërmel pour mettre au point un projet de recyclage de déchets de coquilles d’œufs. Les éleveurs laitiers souhaitaient donner une nouvelle orientation à leur carrière professionnelle et l’entreprise du groupe D’aucy voulait valoriser des coquilles qui, auparavant, étaient compostées sur un site Suez environnement.
« C’est un projet d’économie circulaire », explique Vincent Lecouffe, directeur de la branche œufs du groupe. « Nous payons une prestation au groupe Suez actuellement. Demain, nous paierons cette prestation aux époux Chedaleux. Les amendements calcaires seront revendus, pour les 2/3, aux agriculteurs adhérents du groupe Cecab ». 4 000 tonnes de coquilles chaque année.
Pérennité de l’emploi
« Nous utilisions des coquilles comme amendement calcaire avant l’interdiction dans les années 2000,. Nous connaissions le produit », indiquent Florence et Gilles Chedaleux. « Depuis 2012, nous sommes en contact avec D’aucy pour monter ce projet de revalorisation ». Le procédé de traitement des coquilles a abouti après plusieurs essais et refus de l’Administration. « À 121 °C pendant 13 minutes, toutes les bactéries sont détruites. Le process a été validé par les services administratifs ».
Un générateur d’air chaud, alimenté par des plaquettes de bois provenant de la ferme ou du voisinage, permet d’atteindre la température voulue. L’ancienne stabulation permettra de stocker les coquilles et les silos abritent le bois. L’investissement équivaut approximativement à celui qui était nécessaire pour moderniser l’atelier lait. Le projet permet de pérenniser l’emploi du salarié. « Au printemps et à l’automne, il épandra l’amendement calcaire chez des agriculteurs du secteur (1/3 du volume total) et en hiver, il s’occupera du bois ». À l’avenir, l’amendement pourrait être conditionné pour être vendu en jardinerie. L’un des enfants, qui n’envisageait pas de s’installer en production laitière, suit le projet de près…