Malgré un bond de productivité enregistré sur 10 ans dans les fermes des réseaux d’élevage, la rémunération ne s’améliore pas. Entre 2005 et 2015, la productivité de la main-d’œuvre a augmenté de 50 % chez les naisseurs engraisseurs et de 32 % chez les naisseurs. Mais la rentabilité du capital s’est en parallèle dégradée en lien notamment avec les investissements réalisés en matériel. « Sur cette période, les prix dépassent juste l’inflation et les rémunérations des éleveurs suivent à peine l’évolution du Smic », relève Philippe Dimon, de l’Idele, selon une étude qui analyse l’évolution de 124 fermes des réseaux d’élevage. Toutefois, les systèmes naisseur-engraisseur s’en sortent un peu mieux avec 29 % de rémunération en plus. « Il y a toujours plus de responsabilité et de capital sur la tête des éleveurs, mais le revenu ne s’améliore pas. Sans compter les exploitants qui n’ont pas réussi à s’adapter », se fâche Emmanuel Bernard, président de la commission bovin viande de l’Idele. « On gagne en productivité, mais pour qui ? Les prix ne suivent pas. Pourquoi toujours aller vers le bas ? Nous devons segmenter davantage », ajoute Michel Joly, du bureau de la FNB (Fédération Nationale Bovine). 15% de SAU et SFP en plus « Sur 15 ans, les structures ont accru de 15 % leur SAU et leur SFP. Le nombre de vêlages moyen progresse de 16, atteignant 93 en 2015. Les vêlages d’automne augmentent au détriment des vêlages d’hiver », précise Philippe Dimon. La production brute de viande vive/UGB passe de 325 à 338 kg, soit 5 % en plus. « Une hausse due à l’augmentation du format des troupeaux et à l’intensification des conduites. Les concentrés distribués sont en forte hausse en systèmes naisseurs, de +14 %. » Le coût alimentaire progresse de 29% L’enrubannage et le maïs ensilage augmentent au détriment du foin et de l’ensilage…
En viande bovine, la rémunération ne suit pas