Le 15 novembre 1947, un aliment d’appoint : le marc de pommes

pommes - Illustration Le 15 novembre 1947, un aliment d’appoint : le marc de pommes

Dans les archives de Paysan Breton

Avec la sécheresse de l’été qui a persisté jusqu’à la fin d’octobre, les bêtes ne trouvaient dans les pâturages que la terre à lécher. Pour la même raison, la deuxième coupe de luzerne et de trèfle a été à peu près nulle. Les betteraves et les rutabagas en ont également souffert et leur rendement va s’en ressentir. S’il faut entamer déjà la réserve de foin, que restera-t-il au mois de mars ?

Nous avons bien les céréales secondaires : avoine et orge. Mais voilà que, pour ces produits également, reviennent les impositions. Du son ? Pas la peine d’en parler : il passe dans le pain. Si encore on nous fournissait des aliments concentrés et du maïs à des prix convenables ! Ce n’est pas le cas.

En somme, par suite d’un dirigisme qui a mis tout à l’envers, on prive le bétail des aliments qui lui sont normalement destinés, pour les donner aux humains qui, eux, s’en passeraient bien volontiers, s’ils avaient du pain fait uniquement avec de la farine de blé. Nous ne corrigerons pas toutes ces incohérences et nous ne ferons pas de miracles.

Il y a cependant à cette époque dans les fermes de nos régions, un produit dont les vaches sont friandes et que certains hésitent à leur donner : c’est le marc de pommes. Sans doute, il n’a pas plus de valeur nutritive que la betterave fourragère, mais qu’il puisse lui être comparé, ce n’est déjà pas si mal. Ne le négligeons pas : distribué frais, aussitôt après l’enlèvement sous le pressoir et mélangé avec de menues pailles, il sera un aliment d’appoint très apprécié par les bêtes. Il permettra d’économiser le reste.

Et on ne le verra plus encombrer les abords de la ferme où il pourrit trop souvent en répandant une odeur aigre. Ce sera sa meilleure utilisation car le marc de pommes ne vaut pas cher comme engrais. Même en période d’abondance, il ne faut rien laisser perdre. À plus forte raison, en année de pénurie fourragère comme celle-ci, aurions-nous tort de négliger la valeur nutritive du marc de pommes et d’en priver notre bétail.


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