Dans les archives de Paysan Breton :
Des expériences analogues à celles de Pannecé (Loire-inférieure) on été faites dans la Meuse, dans le Bas-Rhin, dans l’Aisne. Des éleveurs ont acheté, fait abattre et débité des bêtes dont la viande a été vendue aux consommateurs moins cher que par le circuit habituel alors qu’elles étaient payées 20 % de plus au producteur.
Cette expérience « du pré à la poêle » s’entend avec le « passage à la casserole » du fisc, c’est-à-dire que toutes les taxes ont été acquittées comme elles le sont par les bouchers. La preuve est ainsi faite que le prix du bétail sur pied peut argumenter et la viande baisser au détail, si l’on veut se donner la peine de limiter l’appétit des intermédiaires. Ou d’en réduire le nombre. C’est ce qu’on appelle le circuit court de la viande.
L’honorable corporation de la boucherie ne semble pas décidée à laisser porter atteinte à des marges bénéficiaires qui, du fait de la baisse des prix à la production, depuis un an, frisent le scandale comme le disait notre président, M. Pasco ; à la manifestation de Saint-Brieuc, le 19 octobre : « Sur le prix de la viande à la consommation, 40 % seulement reviennent au producteur pour une période de 3 ans de travail et de risques et 60 % restent au circuit commercial pour une durée de transactions de 3 jours. »Aussi la FNSEA a-t-elle décidé d’étudier les modalités de raccourcissement du circuit de la viande.
Que les bouchers prennent garde ! S’ils ont la prétention de continuer à vivre confortablement aux dépens des producteurs et des consommateurs et s’ils ne veulent pas entendre parler de réduction de marge ou de circuit ; ils pourraient bien se trouver un jour en dehors du cours commercial de la viande : ce serait leur corporation elle-même qui serait en court-circuit.
Chanteclerc