Carrefour et Triskalia ont signé la semaine dernière un partenariat qui garantit au consommateur des choux-fleurs cultivés sans herbicides.
« Nous partageons les mêmes objectifs, à savoir un produit de qualité issu de la diversité locale ainsi qu’une identité très marquée », introduit Bernard Le Brech, directeur régional des hypermarchés Carrefour. La semaine passée, l’enseigne a signé un partenariat avec la coopérative Triskalia, pour intégrer à la Filière Qualité Carrefour un chou-fleur sans herbicide, que le consommateur trouvera dans les rayons dès 2018. Avec le sans herbicide, « une démarche agro-écologique est en marche », confie le responsable.
« La distribution est notre alliée »
Pour représenter la dynamique émanant des producteurs, François Le Bihan, installé en cultures légumières de plein champ à Trévé (22), rappelle que « pour vendre nos légumes, il faut adapter nos produits aux systèmes de consommation. La distribution est notre alliée ». Pour répondre à ces attentes sociétales, le jeune Costarmoricain a signé un cahier des charges strict, qui lui interdit notamment l’utilisation de produits chimiques lors du désherbage de la culture. « Nous sommes alors passés à un désherbage mécanique, qui n’est pas toujours possible. Dans ce cas, les légumes ne sont pas intégrés à la filière ». Les parcelles en pente ou encore les plantations en année pluvieuse, rendant le binage impossible, limitent les surfaces de production.
La confiance dans les agriculteurs
Chez Triskalia, « les 750 producteurs de légumes ont tous intégré la charte Agriconfiance », chiffre Georges Galardon, président de la coopérative. Il poursuit : « Nous avons la volonté d’aller dans ce sens, comme le montre notre OP légume, qui a investi dans des outils de binage. Si certaines parcelles caillouteuses ne peuvent pas encore être intégrées à ce ‘0 désherbage’, cela changera peut-être à l’avenir avec les technologies. Moins nous utiliserons de produits chimiques, mieux les consommateurs nous entendront. Mais il ne faut pas oublier que c’est aussi une demande des agriculteurs », insiste-t-il.
Juste à côté du bio
Le fait pour les producteurs de se passer d’une solution herbicide interroge alors sur une éventuelle conversion en agriculture biologique. « On ne peut pas se permettre de passer au tout bio. En revanche, nous travaillons à la baisse des intrants. Tout le monde apprécie de laisser son pulvérisateur au hangar. La recherche et la technologie nous feront aller plus vite et la société devra nous accompagner financièrement », estime le président. Une des clés passe par la formation agronomique, comme l’illustre le groupe Agrosol qui travaille à une meilleure connaissance de son sol.