Depuis 20 ans, la Cuma Ar Bodou à Plouzané (29) partage une ensileuse avec une Cuma de Vendée. Ce matériel en Intercuma permet d’exploiter la machine au maximum et de diminuer les coûts de récolte qui atteignent entre 100 et 140 €/ha selon les rendements.
Mardi 31 octobre, l’ensileuse Claas 940 de 8 rangs quittait la pointe du Finistère Nord, direction les hangars de la Cuma de la croisière à La Bruffière en Vendée. « Nous possédons une ensileuse en Intercuma depuis 20 ans avec cette Cuma vendéenne », déclare Julien Hindré, le nouveau président de la Cuma Ar Bodou à Plouzané (29). Dans cette Cuma d’une trentaine d’adhérents, 12 exploitations laitières ensilent leur maïs avec l’ensileuse de l’Intercuma soit une surface totale de 300 ha.
Une ensileuse neuve tous les 5 ans
La Cuma de Vendée possède 2 ensileuses pour l’ensilage de maïs, d’herbe et de maïs épi. Dès que la maturité avance autour de Plouzané l’ensileuse la plus récente remonte vers la Bretagne après une grosse révision. L’ensilage démarrant début août en Vendée, les chantiers sont alors bien avancés voire terminés lorsque l’ensilage doit démarrer dans le Finistère Nord. « Il y a un roulement, les ensileuses sont renouvelées tous les 10 ans, aussi une neuve arrive tous les 5 ans », explique Julien Hindré.
La machine est exploitée au maximum. Entre les 2 Cuma, elle passe entre 800 et 900 ha par an. Le groupe ensilage se réunit tous les ans pour établir le planning de récolte. « Cette année c’était le 19 septembre. On se retrouve assez tard pour coller au mieux avec la maturité du maïs. » Les chantiers vont s’étaler sur 3 semaines à un mois, avec l’objectif, pas toujours réalisable, de ne pas ensiler le dimanche. « Nous gardons aussi des jours disponibles sur chaque semaine pour gagner en souplesse et pallier une éventuelle panne ou des conditions climatiques qui ne permettent pas une récolte dans de bonnes conditions », explique Thierry Le Moigne, membre du conseil d’administration de la Cuma Ar Bodou.
Une facturation à l’heure plus équitable
Depuis que l’Intercuma existe, la facturation se fait comme en Vendée, c’est-à-dire à l’heure de travail de l’ensileuse. « Cela nous semble plus juste de fonctionner ainsi car lorsqu’il y a du rendement on avance moins c’est vite, donc plus équitable. Ce choix pousse aussi à ce que l’ensileuse ne s’arrête jamais et qu’il y ait le bon nombre de remorques pour assurer un flux régulier. Nous possédons 7 remorques à la Cuma et quelques autres en Intercuma localement », indique le président de la Cuma de Plouzané. La facturation de l’ensileuse plus chauffeur est en moyenne de 280 €/heure, ce qui donne un coût de chantier compris entre 100 et 140 €/ha suivant les rendements.
« Dans le groupe maïs, nous avons un beau parcellaire qui nous permet d’ensiler en moyenne 2,3 ha/h. » La Cuma Ar Bodou ne cherche pas à faire plus de surface en ensilage. L’objectif est de conserver un groupe d’une douzaine d’adhérents pour ne pas surcharger le planning et garder de la souplesse. « Par contre, même si ce n’est pas évident de créer un groupe ensilage, nous incitons les Cuma bretonnes à faire ce genre de partenariats car nous obtenons un travail de qualité à un coût très intéressant », conclut Julien Hindré.