La nature de l’appareil respiratoire des bovins explique leur prédisposition aux infections respiratoires.
[caption id= »attachment_31196″ align= »alignright » width= »237″] Dr Virgine Guez, vétérinaire[/caption]
Physiologiquement, les bovins disposent d’un faible volume pulmonaire comparé au cheval ou à l’homme. La capacité pulmonaire réelle d’un homme est de l’ordre de 5,4 L chez un adulte. « Pour mieux comprendre (cf schéma ci-dessous), on peut prendre l’image d’un être humain ramené à un poids vif de 500 kg : il aurait une capacité pulmonaire d’à peu près 35 L. Pour un même poids vif, un cheval se situerait à 42 L. Un bovin de 500 kg se contente de 12 L… », a expliqué Dr Virgine Guez, vétérinaire, lors d’une conférence du Breizh vet tour organisée par le Groupement technique vétérinaire de Bretagne.
En résumé, sur la question de ce volume, on peut retenir qu’il y a un rapport de 1 à 4 entre bovins et chevaux. Malgré tout, le bovin compense une partie de son handicap grâce à un « volume courant plus important », c’est-à-dire la quantité d’air inspiré ou expiré à chaque mouvement respiratoire.
Faible efficacité de réoxygénation du sang
À cela, s’ajoute le fait que les petits poumons des bovins sont compartimentés, sans connexion entre les lobes. Ils sont constitués « de peu d’alvéoles mais de beaucoup de tissus conjonctifs » et ne permettent pas de ventilation collatérale entre lobules. Ces poumons sont également caractérisés par une faible vascularisation : les capillaires (vaisseaux sanguins) sont peu nombreux pour assurer les échanges gazeux. À l’arrivée, le bovin souffre d’une « mauvaise hématose », c’est-à-dire d’une faible capacité à transformer son sang veineux riche en gaz carbonique en sang artériel riche en oxygène au niveau des capillaires des alvéoles pulmonaires. « Ce manque d’efficacité explique qu’il faille beaucoup plus d’air à passer dans les poumons pour oxygéner le sang, ce qui mécaniquement augmente fortement les risques d’infections. Et cette respiration est, en conséquence, très consommatrice d’énergie. »
Des mécanismes protecteurs tout de même
Enfin, les voies respiratoires supérieures (trachée et bronches) sont très étroites. « La conséquence est une sensibilité de la muqueuse à l’irritation augmentée par le fait que l’air circule plus vite chez les bovins. Ainsi, il faut veiller à ce que l’air respiré soit sain, sans particules en suspension. » Notons tout de même que ces voies supérieures sont déjà une protection en soi contre les infections, du fait d’un appareil muco-ciliaire qui remonte systématiquement toutes les particules vers la sortie et du mécanisme de toux qui sert à expectorer ces particules.