La prévention des mammites est un enjeu majeur pour la filière laitière. Pathologie n°1 des élevages, les mammites touchent plus de 40% des vaches en production. Les impacts de ces infections sont multiples : stress et travail supplémentaire pour les éleveurs, réformes subies, utilisation d’antibiotiques…
Info du Cniel, du 15 novembre 2017
A l’initiative des acteurs du plan national mammites* et du programme de recherche RUMINflame**, une journée d’information intitulée « Les mammites, quoi de neuf ? » a été organisée, le 8 novembre dernier, au CNIEL. Plus d’une centaine de conseillers des Entreprises de Conseil en Elevage, des Groupements de Défense Sanitaire, des laiteries… sont venus de toute la France pour s’informer et échanger sur les derniers résultats de travaux sur les infections mammaires.
Les points à retenir
Ne pas oublier d’analyser les données génétiques pour prévenir les mammites. Stéphanie Minéry de l’Institut de l’Elevage et Rachel Lefebvre de l’INRA Jouy-en-Josas ont martelé en cœur le même message : « La génétique est un des leviers d’actions pour maîtriser les mammites. Et, c’est prouvé ». Les éleveurs français disposent d’outils (index génétique, génotypage…). Mais, la génétique n’est rien sans l’application au quotidien des bonnes pratiques d’élevage.
La vache parfaite n’existe pas. Nicolas Friggens de l’INRA-AgroParisTech a rappelé que la vache faisait un compromis entre production, santé et reproduction. Par exemple, « l’augmentation continue de la production de lait par vache a entraîné une diminution régulière du taux de réussite à l’insémination ». Comprendre ces phénomènes est, pour lui, capital pour une vache efficiente.
« La précision des apports alimentaires et la conduite zootechnique doivent être IRREPROCHABLE »
C’est le message clé d’Hervé Baudet du Clasel. Chercheurs et conseillers ont rappelé qu’« une production de lait de qualité se prépare dès le tarissement » ; un point important parfois négligé par les éleveurs. L’environnement et l’alimentation des vaches taries doivent être gérés avec le plus grand soin. Gilles Foucras de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse explique le lien démontré entre l’alimentation des vaches laitières et l’immunité mammaire. Des facteurs alimentaires doivent être maîtrisés comme les apports en vitamines E en oligo-éléments… Gilles Foucras conclut : « arrêter de rechercher le produit miracle pour ne pas avoir de mammites, il n’existe pas ! ».