Pouvoir disposer de ses mains pour différentes tâches, le tout en avançant sur la planche : c’est ce que propose un engin électrique, qui a plus d’une corde à son arc.
Les cultures maraîchères sollicitent les genoux, et engendrent des troubles musculo-squelettiques (TMS). Face à ce constat, la société Touti Terre, basée en Haute-Savoie (74), a développé un engin motorisé qui bichonne l’opérateur. « Le Toutilo est capable de combiner travail mécanique et manuel. La plus petite vitesse d’avancement, de 50 m / h, laisse le temps de désherber manuellement une culture dans le rang pendant qu’une griffe agit en inter-rang », explique Julien Pegorier, responsable qualité dans l’entreprise, et présentant ce matériel innovant lors de la journée porte ouverte de la station horticole expérimentale de la Chambre d’agriculture, basée à Auray (56). Idéale pour les opérations de plantation, la machine est commandée par un boîtier sans fil où sont regroupées les fonctions de direction et d’avancement.
Une très bonne autonomie
Équipée de batterie au lithium, la petite machine ne s’essouffle pas en portant 1 à 2 occupants, suivant la largeur du modèle : la gamme s’adapte aux largeurs de planches, de 80, 120 ou 140 cm. Les 2 moteurs de 500 W chacun permettent de transporter des caisses, aussi bien prévues pour la plantation que pour la récolte. Installé en position couchée, l’opérateur peut à son gré modifier la hauteur de travail, de façon électrique. Et chacun trouve la position idéale, les sièges étant rembourrés, le front du ou des maraîchers reposant sur un coussin. « L’autonomie des batteries dépend de l’utilisation du Toutilo, qui peut aller jusque 30 h, ou 20 h si des outils sont mis en terre », note Flore Lacrouts-Cazenave, présidente de la société fabricante.
Gagner en polyvalence
Pouvant supporter 300 kg, opérateur(s) compris, l’engin dispose de différentes zones de stockage, le manipulateur étant toujours au centre, pour avoir accès à ces zones situées à l’avant, sur les côtés et à l’arrière. La polyvalence est un des atouts du procédé. « L’objectif est d’améliorer l’organisation du travail, en gagnant du temps sur chaque tâche. Une dérouleuse de paillage peut être positionnée à l’arrière. Nous étudions actuellement un positionnement avant pour pouvoir planter dans la foulée ».
Reste à caler cette technique, le film plastique pouvant légèrement bouger après plantation sous l’action du soleil. Le Toutilo s’adapte aux autres outils, il en est de même pour des petits semoirs de chez Terradonis, capables de venir se greffer sur l’ensemble. « Nous estimons à 20 % le temps de travail gagné sur une année grâce à cet engin », conclut la présidente.