Les troubles respiratoires surviennent surtout au 1er mois d’engraissement. Des pistes vont être travaillées pour améliorer la vaccination des broutards et réduire leur stress jusqu’à l’adaptation en engraissement.
« D’origine virale et bactérienne, les troubles respiratoires sont le problème numéro 1 en engraissement de bovins, représentant 75 % des maladies. Ils coûtent 100 millions d’euros/an et peuvent générer une perte jusqu’à 70 g/j de GMQ », a chiffré Béatrice Mounaix de l’Institut de l’élevage, lors de la journée Grand angle viande le 7 novembre. « La race, le poids, la génétique sont des facteurs prédisposants, mais il existe aussi des facteurs favorisants liés au mélange sanitaire, au logement, à la saison et au stress. »
Les troubles respiratoires apparaissent principalement le 1er mois chez l’engraisseur, suite au sevrage, transport, passage en centre de tri pendant 24 à 48 h (mélange social et sanitaire, contention, interventions), transport et adaptation chez l’engraisseur. « Pour agir, on peut tenter de maîtriser les facteurs de risque et renforcer l’immunité. »
Bonne perception de la vaccination
Une enquête réalisée en 2015 (auprès de 32 éleveurs naisseurs et/ou engraisseurs, 6 négociants et 6 vétérinaires) « montre que les éleveurs ont une bonne perception de la vaccination : 90 % vaccinent leurs animaux et 70 % pensent qu’elle coûte cher mais que c’est rentable. Quatre éleveurs déclarent toutefois que c’est inutile. Les vétérinaires sont plutôt favorables à la vaccination “qui reste à raisonner à l’échelle de l’élevage” selon eux. »
Sur la vaccination des broutards, les éleveurs montrent des réserves liées au manque de valorisation de cette pratique, par ailleurs « contraignante et difficile à réaliser au pâturage. » Certains ne connaissent pas cette solution. Le surcoût est difficile à estimer (entre 10 et 50 €/broutard) et les naisseurs ont du mal à croire à une valorisation, alors que les engraisseurs et négociants se disent « prêts à payer des broutards de qualité. » Reste la question de l’adéquation des vaccins et de leur administration pour pouvoir protéger les animaux du début à la fin. Pour tracer l’information, les puces « nouvelle génération » aux oreilles peuvent être une solution.
Expérimentation en filière
« Mais la chaîne de valeur doit aussi inclure les performances des animaux. » Sur 2018 – 2020, la démarche WelHBeef va combiner plusieurs pistes de solutions : diminuer le stress, améliorer l’immunité et expérimenter une démarche filière. « Les broutards pourraient être préconditionnés pour être mieux préparés à l’engraissement, avec un écornage avant 4 semaines, une vaccination, un déparasitage et une adaptation avant le départ », conclut Béatrice Mounaix. À suivre…