Dans les archives de Paysan Breton :
M. Chirac, notre nouveau ministre de l’Agriculture et du Développement Rural s’est ému de la situation des agriculteurs qui, du fait de leurs obligations professionnelles ne peuvent pas prendre de vacances comme le font les travailleurs urbains. Il a donc proposé, pour résoudre ce problème, de spécialiser des ouvriers agricoles qui pourraient, à la demande des exploitants, les remplacer durant leur absence du fait des vacances ou les seconder quand le travail devient surabondant. La technicité de ces ouvriers de remplacement ou de renfort serait une garantie et une sécurité pour l’exploitant qui ferait appel à leur concours.
L’idée est excellente et mériterait, à la lueur d’expériences déjà effectuées depuis quelques années ici et là, d’être mise en application d’une façon rationnelle et permanente. Pour une fois, les familiaux ont été plus vite dans ce domaine que les professionnels. C’est parce qu’ils ont eux aussi constaté que dans le déroulement d’une vie familiale surgissent aussi des périodes de surcharge, d’incapacité de travail, d’absence, etc… pour des causes diverses et bien connues qu’ils ont mis sur pied une profession de travailleuses familiales de remplacement.
Formées spécialement dans ce but durant plusieurs mois dans des centres les préparant à leur diplôme officiel de travailleuses familiales, ces jeunes rurales sont ensuite prises en charge par une Association familiale qui pourvoit à leur travail dans les familles en difficultés qui en font la demande, leur assure une rémunération et des conditions de vie professionnelle prévue dans le cadre d’une convention collective.
Actuellement, 1300 associations locales résidant en milieu rural emploient au service des familles en difficultés, quelques 1500 travailleuses familiales rurales. Il faut cependant reconnaître objectivement que la création et l’exercice de cette profession rencontre moins de difficultés que la mise en place d’une organisation similaire sur le plan professionnel agricole : cycles des travaux périodiques identiques pour toutes les exploitations, intempéries, périodes de temps morts, etc…
Mais ces difficultés ne sont pas insurmontables ; il suffirait de les absorber avec un esprit d’initiative et de collaboration pour les résoudre. C’est très certainement le souhait de nombreux exploitants, se retrouvant sur ce point en accord avec leur ministre.
F. Romatif