Bien installés dans le paysage

Régulièrement, la proportion de jeunes agriculteurs à choisir le Crédit Mutuel de Bretagne pour partenaire financier augmente. À Quimperlé (29), l’équipe du pôle « Professionnels et patrimoine » a convié ceux installés au cours des deux dernières années à une rencontre informelle. Témoignages.

Ce fut un petit pas pour le législateur mais un bond de géant pour le Crédit Mutuel de Bretagne. En 1989, l’État mit fin au monopole de la distribution des prêts bonifiés pour l’agriculture. Dès l’année suivante, le CMB installait ses premiers jeunes. Comme un retour aux sources pour la banque mutualiste et coopérative née dans le giron de l’Office central des œuvres mutuelles agricoles de Landerneau. « Au début, il y a eu un peu d’appréhension, se souvient Christian Péron, président de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole (CBCMA). Certains se demandaient si l’on serait encore là l’année suivante. Puis, très vite, les gens ont vu que l’on tenait la route et que cette saine concurrence entre établissements bénéficiait aux agriculteurs, chaque banque devant donner le meilleur d’elle-même pour attirer les clients ».

En un peu moins de 30 ans, que de chemin parcouru ! L’an passé, le Crédit Mutuel de Bretagne a ainsi accordé quelque 400 millions d’euros de crédits à l’agriculture. Et accompagné plus de 200 jeunes, dont 167 dans le cadre du parcours d’installation aidée (35,2 % des JA bretons). Un niveau historique qui devrait d’ailleurs être dépassé rapidement. « Il y a une véritable dynamique sur l’installation, constate Daniel Caugant, responsable du marché de l’agriculture au CMB. En Bretagne, l’exercice 2017 devrait être le meilleur de ces trois dernières années.  ».

Cette priorité donnée à l’installation, le président de la CBCMA la revendique. « Nous sommes très sensibles au renouvellement des générations. La Bretagne est une région agricole de référence, avec des outils de pointe dans l’industrie agroalimentaire. C’est un potentiel économique qu’il importe de préserver ».

Une agriculture viable et vivable

Mais pas question pour autant de financer tout et n’importe quoi. « Lorsque nous examinons un dossier, explique le Bannalécois, nous veillons à ce que le candidat à l’installation puisse vivre décemment de son métier d’agriculteur. Devoir dire non à un jeune, ce n’est pas facile. Mais c’est lui rendre service que de lui éviter de s’engager dans une impasse. Les projets que nous finançons sont de nature variée (cf. témoignages). Mais ils doivent tous être viables et vivables ».

Clé du succès rencontré par le CMB dans le monde agricole, cette approche à la fois technique et humaine, ancrée dans la réalité du terrain, doit beaucoup à la CBCMA. Tous les élus de celle qui est plus familièrement appelée la Caisse de Bretagne sont, en effet, des professionnels de l’agriculture.

Devant une quinzaine de jeunes agriculteurs installés ces dernières années et réunis à l’initiative du pôle « Professionnels et patrimoine » de Quimperlé, Christian Péron a précisé le rôle de cette entité qui constitue la branche agricole du CMB. «  Nous participons à la définition et à la mise en œuvre de la politique agricole du Crédit Mutuel de Bretagne. Nous représentons ce dernier auprès des organisations professionnelles agricoles et des services de l’État dédiés à l’agriculture. Nous avons également un rôle bancaire puisque la Caisse de Bretagne contre-garantit, pour partie, les prêts à l’agriculture les plus importants accordés par les caisses locales ».

Et puisque la question du renouvellement des générations ne se limite pas au seul domaine des chefs d’exploitation, le président de la CBCMA a saisi l’occasion pour inviter ce public de jeunes agriculteurs à s’impliquer. Dans leurs coopératives comme à la Caisse de Bretagne. « Engagez-vous » qu’il disait…

Témoignages

William Prenveille : « Rêve de gosse »

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Ne venez pas lui dire que les stages de découverte en classe de troisième ne servent à rien. « Mon père est boucher et ma mère commerçante. Lors d’un stage scolaire, l’éleveur du voisinage qui m’a accueilli était très communicant. J’ai tout de suite bien accroché, il m’a mis en confiance ». Tant et si bien qu’après son bac professionnel, William Prenveille est retourné sur cette exploitation, à Scaër. Et après un an de salariat, il s’est installé en novembre 2015, en reprenant l’atelier de 500 places de veaux de boucherie de son ancien patron. « Là, il va arrêter complètement à la fin décembre. L’année prochaine, je vais reprendre l’atelier gros bovins et 45 hectares de terre. Pour moi, cette installation progressive a été idéale, c’était rassurant. Cela m’a permis de prendre mes marques en pouvant m’appuyer sur une personne d’expérience ». Voilà un jeune homme de 22 ans avec la tête sur les épaules.

Johanna Harris : « Un projet de longue haleine »

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Johanna Harris, 39 ans, s’est installée en janvier dernier à Bannalec. Ses 260 ruches d’abeilles noires locales sont réparties sur les communes de Scaër, Guiscriff, Rosporden, Le Trévoux. « Pour trouver les terres où disposer mes ruches, je m’arrange avec des agriculteurs. On oppose souvent agriculture et apiculture. Là, je suis fière de montrer que, pour moi, la cohabitation se passe bien. C’est une forme de partenariat ». Sa production de miel toutes fleurs est commercialisée en vente directe ainsi qu’auprès d’un grossiste. « Cette première année est moyenne. La météo n’a pas été terrible avec de la sécheresse en juin suivie de grosses pluies. Mais je suis dans mon prévisionnel. Chaque année, j’essaye d’augmenter mon cheptel. L’objectif est d’avoir 300 ruches. D’ici trois ans, je pense que j’aurai atteint mon rythme de croisière ».

Antoine Le Berre : « Une diversification bienvenue »

[caption id= »attachment_31554″ align= »alignright » width= »129″]Antoine-le-berre Antoine Le Berre[/caption]

Fils d’agriculteurs, Antoine Le Berre avait en tête de reprendre une ferme. Après son bac et son BTS, il a travaillé sur l’exploitation familiale (légumes industrie + entreprise de travaux agricoles). « Un jour, j’ai entendu parler d’un agriculteur du Trévoux qui partait en retraite. Son exploitation correspondait à ma production, c’est quelqu’un qui cultivait des légumes pour la même coopérative que mes parents. Et je le connaissais puisque notre ETA réalisait la moisson chez lui. Alors, j’ai été le voir ». Les choses se sont enchaînées très vite ensuite.  Installé depuis le 1er janvier dernier, ce jeune agriculteur de 29 ans ne regrette pas d’avoir franchi le pas. «  Je suis bien dans mon tableau de marche. Au-delà des légumes que je connaissais déjà, j’ai découvert un autre milieu avec la volaille (1 130 m²). Cette double production permet de diversifier les revenus et d’assurer un roulement de trésorerie avec des entrées d’argent durant l’hiver ».


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