Les Bretons souhaitent que les États généraux de l’alimentation définissent un cadre législatif qui rééquilibre les relations commerciales. En théorie, ils semblent être entendus… « Afin de permettre aux agriculteurs de peser dans les négociations, des indicateurs de marché et des coûts de production doivent être définis… ». Dans son discours de Rungis, le président de la République évoquait le sujet épineux de la formation des prix. Comment intégrer cette notion de coût de production ? Sur quelles références ? Avec quelle méthode de calcul ? Sur quel territoire ? « Il faudra faire preuve d’un esprit de construction », répond vaguement Yves Trégaro, médiateur-délégué au ministère de l’Agriculture. Quant aux indicateurs, on se souvient de la dernière crise porcine et de la fixation arbitraire d’un prix « politique » qui, déconnecté du marché et de la loi offre-demande, n’avait tenu que quelques semaines et avait contribué à ralentir dangereusement les départs des porcs vers les abattoirs. « Les indicateurs devront être suffisamment précis pour constituer une base de dialogue ». La force des distributeurs La volonté des agriculteurs de faire évoluer le droit de la concurrence européen pour leur permettre de s’organiser en organisations de producteurs (OP) rencontre l’assentiment d’Emmanuel Macron. Par contre, aucune mesure n’est annoncée pour freiner la concentration des enseignes de la distribution et sanctionner ses abus de position dominante. « Nous renforcerons le rôle du médiateur des relations commerciales agricoles », rassurait le Président à Rungis. Le relèvement du seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions sont d’autres revendications de la profession qui pourraient être entendues. Une charte d’engagement pour la création de valeur et pour son équitable répartition a été signée par les distributeurs récemment. Une opération qui laisse certains producteurs dubitatifs : « La grande distribution n’abandonnera jamais sa position dominante ». Un avis tempéré par Yves Trégaro : « Il sera difficile de sortir du schéma actuel mais il…
EGAlim : Vers la fin de la guerre des prix ?