En 2013, Jean-Jacques Le Goff, éleveur à Guiler-sur-Goyen (29), restructure la totalité de son parc bâtiment. Combinée à la mise en place d’un suivi technique rigoureux, cette évolution a permis d’améliorer les résultats technico-économiques.
Jean-Jacques Le Goff s’est installé en 1980 sur l’exploitation familiale. En 37 ans, son cheptel est passé d’une cinquantaine de truies à 175 têtes. L’exploitation a évolué en conséquence. Derniers travaux en date, la restructuration complète de l’élevage en 2013 pour rénover les bâtiments et construire une maternité et une verraterie. « Ces aménagements m’ont permis de monter en truies dans la limite de mon autorisation. Le parc bâtiment est intéressant car fonctionnel et évolutif », explique le producteur. Avec le réaménagement de son parc, Jean-Jacques prépare l’avenir et une possible installation de son fils, Jérôme, salarié de l’élevage depuis deux ans et s’investit sur la commune en tant qu’adjoint à la mairie.
Suivi individualisé des truies
Détenteur d’un BTS et d’une solide expérience de 5 ans en production porcine, Jérôme Le Goff a déjà apporté sa touche dans la conduite de l’élevage. En charge de la maternité, il a renforcé et optimisé l’utilisation des données du logiciel GTTT/GTE, pour un suivi plus individualisé des truies. « J’ai accès à l’historique de chaque truie : fertilité, lactation, résultats techniques… », précise-t-il. « C’est un véritable outil qui facilite l’individualisation des rations, la sélection des meilleures laitières et des réformes ». Pour compléter, un tableau de bord récapitulatif des résultats de chaque bande est affiché dans le bureau. « Ce sont des outils qui nous aident à gagner en réactivité ».
Cette même rigueur est observée dans la gestion technique de chaque atelier. Le renouvellement en cochettes Youna est stable. « Notre objectif : inséminer à 255 jours d’âge minimum pour garantir une carrière de qualité », précise Jean-Jacques. « Le taux de réussite à l’IA est proche des 100 % sur les cochettes pour 15,5 de nés totaux en moyenne à la mise bas. On note un effet 2nde portée relativement faible ». 27 truies sont inséminées pour en obtenir 25 à 26 pleines. L’éleveur en conserve 24 par bande. « Je sélectionne les truies à réformer en fonction de leur historique de production et du résultat de l’échographie ».
Dès 28 jours de gestation, toutes les truies sont en liberté. Elles sont alimentées en soupe par un Dac, un système peu courant qui permet d’intégrer des céréales dans l’alimentation si besoin. Pour gérer l’état des truies en verraterie gestante, les éleveurs utilisent un aliment gestante unique qu’ils complètent avec de l’aliment allaitant en début et fin de gestation. « Ainsi, on favorise la reprise d’état et le poids de portée » précise Hubert Lastennet, technicien Triskalia de l’élevage.
[caption id= »attachment_31731″ align= »aligncenter » width= »720″] Jérôme Le Goff et Hubert Lastennet, de Triskalia : « Le suivi technique des lots amène à être plus réactifs ».[/caption]
12,8 sevrés/portée
Dès l’entrée en maternité, l’aliment allaitante est distribué en soupe. L’éleveur augmente rapidement les quantités : toutes les truies atteignent 7,2 kg le lundi après la mise bas. « J’augmente le plafond à 9 kg selon l’état et le nombre de porcelet », explique-t-il. « Pour anticiper les dérapages digestifs, il faut être très présent en maternité et très observateur. C’est la clé pour réussir à monter les quantités d’aliment si rapidement ».
Son logiciel de gestion des truies est aussi une aide précieuse lors de cette semaine cruciale : « Je connais les truies qui ont besoin d’intervention et celles qui sont aptes à recevoir un nombre important de porcelets ». En moyenne, il sèvre 12,8 porcelets par portée. Dès 5 jours d’âge, les porcelets reçoivent une bouillie de 1er âge pour préparer le sevrage et limiter le stress. En post-sevrage, après 10 jours de 1er âge, Jean-Jacques Le Goff opère une transition de 2 jours de 2e âge. Les porcs repassent en soupe en engraissement avec du blé, du maïs et un complémentaire à 30 %. « Nous frappons à la bande, toujours dans l’optique de réagir rapidement en cas de chute de croissance et de suivre toutes les modifications apportées sur les lots ». L’ensemble de la bande part à l’abattoir en 3 départs pour un âge moyen de 179 jours d’âge à 120 kg. Homogènes dès la sortie de maternité, les porcs le resteront jusqu’en finition ce qui permet de grouper les départs. « Les résultats sont en constante augmentation », juge Jean-Jacques Le Goff. « La rénovation des bâtiments et le suivi technique mis en place avec l’aide de Jérôme et des techniciens de Triskalia, y sont pour beaucoup ».
Et Hubert Lastennet de conclure : « Au final, c’est un élevage cohérent techniquement et économiquement de la maternité à l’engraissement, sans un point faible. C’est relativement rare sur une exploitation et l’enjeu actuel est de maintenir ces performances » .
GTE du 01/01 au 31/08/2017 :
- IC global : 2,76
- IC 8-30 : 1,66
- GMQ 8-30 : 487 g
- IC 30-115 : 2,65
- GMQ 30-115 : 848 g
Le bien-être au centre des préoccupations
Repères :
- EARL de Poulguiler, Guiler-sur-Goyen (29) ;
- 2 UTH dont un salarié (le fils), Jean-Jacques et Jérôme Le Goff ;
- 175 truies présentes ; 7 bandes,
- sevrage 28 jours ;
- 20 Blondes d’Aquitaine ; 65 ha de SAU.