Travaillant avec une fabrique ancienne et sous-dimensionnée pour l’engraissement, Sébastien et Florence Delalande ont rebondi grâce au soutien du PCAEA et investi pour passer en Faf totale.
La nouvelle Faf devrait être inaugurée mi-décembre. Sébastien et Florence Delalande (qui ont repris l’élevage des parents de celle-ci) se sont installés en 2010 avec 180 truies en système naisseur – engraisseur et 100 ha de SAU. « Une taille d’atelier qui ne permettait pas assez de volume pour dégager, lors des bonnes périodes, une véritable capacité d’investissement. » Mais suite aux opportunités de développement, l’exploitation compte désormais deux salariés, 250 truies pour une surface exploitée de 250 ha. Les porcs sont valorisés en Label rouge Opale.
Une installation de Faf sous-dimensionnée
[caption id= »attachment_31679″ align= »alignright » width= »257″] Sébastien et Florence Delalande, dans le bâtiment truies gestantes.[/caption]
Jusqu’à aujourd’hui au Gaec, deux approches de l’alimentation se distinguaient. « En ateliers truies et post-sevrage, les animaux étaient nourris à sec avec de l’aliment du commerce, quand les salles d’engraissement étaient approvisionnées en soupe grâce à une Faf partielle intégrant 75 % de produits de la ferme –blé, orge, maïs- pour 25 % de complémentaire acheté », détaille Florence Delelande.
Mais cette organisation avait atteint ses limites. « Nous n’avions plus assez de volume de stockage et les équipements dédiés à la préparation des rations prenaient de l’âge… » Et Sébastien d’insister : « Le stockage à plat des céréales était dépassé. À partir de mars, il fallait alimenter la vis à la pelle. Une épreuve ! Ensuite, cette installation n’était pas adéquate pour la ventilation : des problèmes de charançons nous ont parfois poussés à jeter de grosses quantités de grain. » Avec la volonté de réduire la « pénibilité », d’économiser un temps « précieux », de ne pas « payer des salariés à vider des fonds de fosse » et de faire évoluer un équipement sous-dimensionné, le couple réfléchissait à l’idée de revoir leur Faf.
Un plan régional de modernisation déclencheur
« Au départ, nous imaginions renouveler le matériel étape par étape, opter pour de l’occasion avec toutes les contraintes de maintenance que cela comporte… Mais financièrement, l’équation n’était pas si simple. Nous nous disions dans cinq ans peut-être, en attendant de bonnes années. Malgré les terres disponibles, peut-être qu’au final, nous aurions même abandonné la Faf », confie Florence Delalande. La lumière est venue du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAEA) désormais ouvert à la filière porcine. « La subvention, abondée d’une enveloppe JA dans notre cas, atteignait 40 % d’un plafond de 200 000 €. Soit une enveloppe de 80 000 € pour notre projet s’élevant à 300 000 € au total. Sans cet apport, la banque ne nous aurait pas financés… »
Pas de vis mais un circuit pneumatique
[caption id= »attachment_31678″ align= »alignright » width= »260″] Ces cellules sont parmi les premières de la marque Skiold à être installées dans la région.[/caption]
Les travaux ont débuté en juin. Des cellules (« à fond plat avec vis racleuse et sonde de température ») ont été installées : une de 500 t pour le blé, une de 350 t pour l’orge et deux de 40 t pour les tourteaux. Réservé à l’engraissement, le maïs humide (60 ha) est, lui, entreposé dans des silos-couloir des années 80 mais rénovés l’année dernière. « Nous avons monté les murs à 2,7 m de hauteur autour de dalles de 4,5 par 26 m. Chaque silo accueille 300 t de matière première. »
Un nouveau prénettoyeur, « véritable aspirateur à poussière et à impuretés » est désormais à disposition pour nettoyer les graines (céréales, maïs) avant stockage. « Un plus car le développement des mycotoxines est souvent lié aux impuretés. » Toute la fabrique est équipée d’un circuit pneumatique : un surpresseur est chargé d’aspirer les grains et de propulser les farines. Enfin, dans le cœur de Faf, les performances de la mélangeuse Airflow Mix de Skiold-Acémo sont attendues. Par exemple, sa technologie de broyeur en carbure de tungstène ne nécessite pas de changement de grille pour passer d’une céréale à du maïs humide ou du pois.
« Il faudra certainement un an pour bien maîtriser ce nouvel outil de pilotage. Il va nous permettre de coller aux besoins de chaque cheptel en fonction de son état sanitaire ou de son historique, d’être plus réactifs », estime Florence Delalande. « De baisser l’apport en énergie d’une formule l’été et de le renforcer en hiver. De sortir du poids quand les céréales sont bon marché ou de chercher à sortir de l’indice quand le marché est plus bataillé… »