La préparation alimentaire et la rigueur du ratio bélier/brebis ou agnelles sont des éléments à prendre en compte pour optimiser les résultats de reproduction en élevage ovin.
La spermatogénèse dure deux mois. Elle dicte donc la durée de préparation des animaux reproducteurs en élevage ovin. Optimale en jours courts à l’automne, elle baisse de 50 % au printemps.
Un nombre de reproducteurs suffisant
La planification de la période de lutte s’anticipe avec l’assurance de disposer de l’effectif adéquat. Il faut prévoir 1 bélier pour 40 à 50 brebis, ou pour 20 à 25 agnelles en saison, avec un intervalle de repos d’un mois entre deux lots de lutte. S’il s’agit de saillies naturelles sur synchronisation de chaleurs, cet intervalle se réduit à une ou deux semaines.
À noter que des béliers supplémentés en mélatonine, pour avancer la lutte de 1 à 1,5 mois maximum avant
la saison sexuelle, présentent de moindres performances. En contre-saison, prévoir un mâle pour 20 à 25 brebis.
Penser au flushing
Le parage doit être effectué avant la lutte, pour repérer, soigner et si besoin retirer de l’effectif les animaux qui boitent. Le déparasitage permettra également de mieux valoriser la ration alimentaire, pour obtenir des notes d’état corporel (NEC) supérieures ou égales à 3. Les béliers trop maigres saillissent peu, ceux dont la NEC est supérieure ou égale à 4 peuvent présenter des problèmes de fertilité.
« Sur les mâles, la NEC devrait se maintenir à 3-3,5 toute l’année. Un bélier ne doit pas maigrir, au risque de lui faire faire du gras quand on essaie de le rattraper. Or, en période de reproduction, c’est de réserves dans les muscles dont le bélier a besoin », a insisté Francis Fardouet, animateur technico-économique à Terrena, lors d’une journée technique organisée par Ovi-Ouest, le 16 novembre à Châteaubourg (35).
« Si en pratique les besoins d’entretien du bélier s’élèvent de 300 à 500 g en complément de l’herbe ou de 500 à 800 g en bergerie, une augmentation de 15 % d’énergie dans la ration assurera le flushing, préconisé deux mois avant les mises à la lutte », rappelle le technicien. C’est aussi durant cette période qu’il est conseillé de repérer et marquer les animaux présentant des hyperthermies, pouvant engendrer une infertilité passagère. En effet, Toute hyperthermie (> 39,5°C) peut entraîner donc une infertilité passagère de 2 mois suivant ce pic de fièvre.
Des béliers jeunes et plus âgés mélangés
Du côté des femelles, il convient d’alloter dans des lots séparés les agnelles des brebis, au risque d’observer une baisse de 20 points de fertilité. Par contre, pour les béliers le mieux est d’associer deux débutants pour un mâle expérimenté. Pas toujours réalisé dans les exploitations, pour limiter les bagarres d’animaux. « Pour éviter ceci, si ces animaux sont mis ensemble durant la période de préparation à la lutte, la hiérarchie s’établit. Et l’effet de compétition s’estompe dans les grands lots de reproduction », précise Carole Tocze, vétérinaire à Terrena.