Influencé par les projets de reprise de ses enfants, Daniel, bientôt retraité, a changé l’orientation de son exploitation sur les dernières années. Il s’apprête à transmettre l’outil à son fils Rémi. Tous deux ont témoigné pour un Café installation organisé à Taden par le Gab et le Collectif paysan 22. L’un se prépare à l’installation. L’autre à faire valoir ses droits à la retraite. « La date souhaitée du passage de témoin est fixée au 1er avril prochain », précise Daniel Goupil, le père. L’aboutissement d’un an de réflexion et de formation pour Rémi, le fils de 33 ans, pour qui l’idée de revenir à la terre est venue progressivement après d’autres expériences professionnelles. D’un système classique au bio en quatre ans Au départ, la reprise a d’abord été préparée par sa sœur. Intégrée comme salariée, Fanny avait peu à peu déjà commencé à piloter l’outil. « Son idée était de reprendre l’exploitation laitière engagée en filière longue pour s’orienter peu à peu vers moins de volume en faveur d’une transformation fromagère à la ferme. » La fin de carrière de Daniel s’est ainsi organisée par rapport à ce projet. « Il y a quatre ans, nous avons arrêté de distribuer du soja, limité le maïs et basculé en système herbager en exploitant davantage un parcellaire relativement groupé. Cela a permis de réduire les coûts. Beaucoup de partenaires de l’exploitation ont également changé : cette évolution brusque à l’approche de ma retraite n’a pas toujours été comprise par tout le monde », raconte-t-il. Un lot de Monbéliardes, « rustiques et au lait riche en protéines fromageables », est arrivé. Un travail sur la rotation culturale et l’implantation de prairies multi-espèces entamé. Et très vite, poursuivant naturellement le virage engagé, une conversion à l’agriculture biologique a été lancée. « Nous sommes labellisés AB depuis juin dernier. » Entre temps, au printemps…
Un repreneur peut en cacher un autre