La motivation de l’éleveur couplée à un parcellaire favorable et aménagé permet de concilier pâturage et robot, et de maîtriser les charges. Des éleveurs ont échangé sur leurs pratiques.
2017 a globalement été un bon cru de pâturage pour les éleveurs qui ont participé à la journée technique organisée le 5 décembre par Agrobio 35 en partenariat avec le BV du Semnon. Tous équipés de robots, certains en bio ou conversion, d’autres en conventionnel, les producteurs ont pu échanger sur les stratégies qu’ils ont développées pour optimiser la gestion de l’herbe et les difficultés rencontrées.
En bio, les moyennes d’étable vont de 6 000 à 7 500 L/VL en lait produit. En conventionnel, un producteur parvient à une moyenne de 10 500 L avec 25 ares/VL et 60 VL sur sa stalle de robot, tout en restant économe en aliment. Le nombre d’ares pâturés/VL cette année va de 50 à 17 selon les exploitations. Le maximum de jours en pâturage seul atteint 150. Beaucoup d’éleveurs utilisent l’affouragement en vert pour faire face à des problèmes de circulation difficile des vaches, ou de parcelles éloignées. « Mais la question du temps d’astreinte peut se poser », précise Valérie Brocard, de l’Institut de l’élevage.
Accroître l’accessibilité
Il sera toujours préférable de faire se déplacer les vaches pour aller pâturer. « Une distance jusqu’à 800 m du robot avec de bons chemins n’a pas d’incidence sur la fréquence de traite. » « Pour augmenter le parcellaire accessible, nous avons installé un boviduc sur notre exploitation en bio avec 150 vaches », témoigne un producteur. « Une solution qui peut coûter entre 15 000 et 40 000 € selon les cas », note François Pinot, technicien Agrobio 35. « Des subventions sont proposées par le Département 35 et la Région. »
Des passages canadiens, des barrières canadiennes électriques peuvent aussi être utilisés. « Quand le robot n’est pas trop saturé, certains producteurs bloquent les vaches pendant quelques heures dans une parcelle non accessible directement. Chaque laitière peut pâturer de 2 à 3 kg MS d’herbe/h », souligne Valérie Brocard. Certains producteurs en France réfléchissent à la solution de robot mobile testée à la station expérimentale de Trévarez. Mais le coût de remorquage, viabilisation, accès du laitier, stockage des lisiers… reste très important aujourd’hui. Le jeu doit en valoir la chandelle. « À Trévarez, nous avons ajouté 40 ares accessibles/VL sur le site d’été aux 20 ares du site d’hiver. » « L’herbe fraîche est le moteur de la circulation des vaches »
Une bonne circulation
Pour une bonne circulation, l’herbe fraîche est essentielle. Les producteurs utilisant des paddocks de 2 à 3 jours observent des difficultés. « Et mieux vaut distribuer les fourrages complémentaires le soir, pour que les vaches partent plus facilement chercher l’herbe le matin. Les faire passer par le robot avant d’avoir accès aux cornadis et à l’alimentation est essentiel », ajoute François Pinot. Mettre l’eau dans les chemins ou à l’entrée du bâtiment peut également motiver les vaches à bouger. Les lumières automatiques, les bruits de barrières peuvent aider les animaux à se repérer…
Pour l’aliment au robot, les producteurs utilisent du maïs (plante entière ou épi déshydraté, laminé), des bouchons de RGH-trèfle violet, de l’orge aplati, du mélange céréalier (avoine – pois – féverole – triticale ou épeautre – avoine – féverole). Dans l’ensemble, ils restreignent les achats sur ce poste.
[caption id= »attachment_31590″ align= »aligncenter » width= »720″] Barrières canadiennes électriques utilisées chez un producteur d’Ille-et-Vilaine.[/caption]