Les éleveurs du nord de la France travaillant avec des fabricants d’aliment belges incorporent des céréales à leur aliment. Leur coût alimentaire moyen est alors de 275 €/t et ils atteignent aisément des marges PA de plus de 13 €/m2.
Certains aviculteurs du nord de la France incorporent 30 % de céréales dans l’alimentation de leurs volailles. Ils ont une organisation de filière spécifique, seule la gestion des plannings pour l’abattoir est faite par le fabricant d’aliment belge. « Un éleveur peut négocier son approvisionnement en poussins avec plusieurs couvoirs. Il peut aussi s’approvisionner chez différents fabricants d’aliment. Les volailles sont vendues en Belgique à Plukon », explique Coline Brame, chargée de mission au pôle aviculture de la Chambre régionale d’agriculture. Le prix de reprise des poulets dépend de la cotation sur le marché Deinze qui est un indice hebdomadaire, sur l’année 2017 la moyenne est de 0,87 €/kg. « Les éleveurs ne connaissent pas le prix de reprise lors de la mise en place des poussins. »
Une marge PA de 12,95 €/m2
Élodie Dezat et Coline Brame ont visité deux élevages du nord de la France qui pratiquent l’incorporation de céréales. Le 1er éleveur possède un poulailler de 2 400 m2 avec ventilation par extraction haute et pignon. Il possède un pont-bascule pour effectuer les pesées des volailles. « Il nous a indiqué que cet investissement de 15 000 € se rentabilise sur 5 ans grâce aux contrôles des poids entre la sortie élevage et ceux pris à l’abattoir », déclare Coline Brame. L’aviculteur autoproduit toutes ses céréales qui sont ensuite stockées à plat. « Pour un lot de poulet, il consomme 150 tonnes d’aliment et 60 tonnes de blé de l’exploitation. » Avec une densité de 20,8 animaux par m2, il a un IC de 1,56 pour un poids de 2,8 kg à 42 jours. La mortalité totale est de 597 volailles. La marge PA est alors de 12,95 €/m2.
Un coût alimentaire de 275 €/t
Sur le 2e élevage, l’aviculteur possède 5 poulaillers d’une surface comprise entre 1 000 et 1 500 m2. « Il se fournit en aliment auprès de deux fabricants différents qui travaillent conjointement pour synchroniser les départs et les arrivées des animaux », rapporte Coline Brame. 80 % des céréales utilisées dans l’alimentation des volailles sont achetées à l’extérieur au prix de 145 €/t. L’aliment complet est facturé 375 €/t à l’éleveur. Son coût alimentaire est alors de 275 €/t. L’incorporation de céréales débute à 8 jours avec un taux de 5 %, puis le pourcentage augmente progressivement pour terminer à 50 % en fin de lot.
