Une prise de terre efficace est essentielle pour que l’électrificateur puisse déployer toute sa puissance.
[caption id= »attachment_31884″ align= »alignright » width= »239″] Fabrice Pean-Pennec[/caption]
Avec 3 000 volts, les animaux, s’ils le veulent, pourront passer une clôture. « Il faut donc envisager une tension d’au moins 4 000 volts à tout endroit de la clôture. Cette tension représente la force qui va mettre en mouvement les électrons et permettre la création d’un courant. Sans force motrice suffisante, il n’y a que peu ou pas de courant », a rappelé Fabrice Péan-Pennec, Technico-commercial Patura, devant un groupe d’éleveurs laitier bio du Sud d’Ille-et-Vilaine, lors d’une journée de formation organisée par la Chambre d’agriculture. Alors pour cela, avant d’envisager l’achat d’un électrificateur, il faut optimiser l’installation de celui existant et s’assurer d’une prise de terre efficace. En effet, la clôture électrique fonctionne comme un circuit électrique dont la prise de terre est une composante et elle doit donc être parfaite.
Des outils fiables pour surveiller les clôtures
Si dans les campagnes, la mesure du voltage se fait régulièrement avec un brin d’herbe, des outils à prix abordable donnent des informations bien plus précises : un voltmètre numérique (environ 40 € HT) mesure l’intensité de la décharge électrique ressentie par l’animal en contact avec la clôture ainsi que la mesure de la tension présente sur les prises de terre ; plus perfectionné, le détecteur de perte (110 €) mesure l’ampérage et, en indiquant le sens du courant, il conduit plus aisément à une éventuelle panne sur la clôture.
La manière la plus efficace pour connecter le fil d’une clôture électrique est d’utiliser des liaisons de câbles qui assurent un bon contact entre les conducteurs. « Aussi, vérifiez bien pour le choix des fils le nombre et le diamètre des conducteurs. » Pour une bonne circulation du courant, idéalement, il faudrait partir de l’électrificateur avec un câble haute tension monobrin doublement isolé de 2,5 mm de diamètre, pour tout électrificateur supérieur à 5 Joules. Attention à la récupération de câbles : le cuivre qu’ils peuvent contenir peut réagir avec la prise de zinc, formant de la rouille isolante… Seul le cuivre étamé (traitement à l’étain) permet d’éviter les risques d’oxydation.
Récupérer toute l’énergie perdue
La prise de terre est souvent le maillon faible de l’installation. Le raccordement à la terre doit être réalisé parfaitement et doit être adapté à la puissance de l’électrificateur. Des prises de terre se font avec des piquets propres galvanisés, enfoncés de 1 à 2 mètres de profondeur dans un sol humide et espacés d’au moins 3 mètres. Le montage en série permet de les tester plus facilement. Quand le circuit est fermé, une bonne prise de terre récupère tous les électrons dans le sol. « On estime qu’avec un bon montage, on a le moins possible de tension sur le dernier piquet de prise de terre, et ce, quelle que soit la charge de végétation. On y tolère jusqu’à 200 à 300 volts », donne comme référence Fabrice Péan-Pennec.
Si les données sont supérieures, cela représente de la tension de perdue sur les clôtures ; des piquets supplémentaires doivent être ajoutés. Un mélange de sels d’argile et de sels conducteurs au pied des piquets permet d’augmenter par dix l’efficacité des prises de terre. Dans ces cas-là, il faut espacer de 10 mètres chaque piquet. Pour rappel, la prise de terre de la clôture doit être indépendante, à 10 mètres minimum de toute autre prise de terre. Et son emplacement doit être étudié par rapport à la stabulation, pour éviter des tensions vagabondes.