Brouter

prairie-sol-agronomie-observation-flore-carence - Illustration Brouter

Vu d’en haut, c’est toujours simple. Pour ne pas dire un peu simpliste. Pour certains « experts », il suffit de prendre la surface agricole utile mondiale et de la multiplier par un rendement moyen de céréales ou de riz à l’hectare pour calculer le potentiel de nourriture disponible pour les humains. Et bien entendu en bannissant l’élevage, car les animaux « gaspillent » des protéines.

Toujours selon les mêmes « experts », la production de lait et de viande consommerait la moitié des protéines végétales produites sur la planète. Mais de quoi parle-t-on ? Toutes les protéines de la Terre ne sont pas produites sur des terres à blé. Nombre de champs pentus, humides, rocailleux ne peuvent produire autre chose que de l’herbe. Et cette herbe n’est valorisable que par les ruminants. Rien qu’en Bretagne, ces terres de 2e et 3e catégorie représentent 400 000 ha, soit ¼ de la SAU régionale.

Et on l’oublie souvent : l’élevage dans son ensemble contribue à enrichir ces terres pauvres. Il apparaît par ailleurs réducteur d’analyser l’alimentation humaine par la seule opposition des protéines végétales et animales. Car les sols n’ont pas qu’une vocation de production de nourriture. Ils comptent pour beaucoup pour le stockage du carbone ô combien important à l’heure du réchauffement climatique.

Et à ce titre, la Bretagne, grande région d’élevage, se classe parmi les régions françaises dont les stocks de 50-70 t/ha figurent parmi les plus importants des sols français. « Ces taux moyennement élevés sont caractéristiques des grandes régions forestières et fourragères », note l’Inra qui vient de publier une carte nationale.

Continuons donc à faire brouter les animaux…


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article