Des semences qui « collent » au terrain

Grâce au maïs population et à la production de féverole issus de leurs propres semences, Eric et Valérie Tessier font des économies sur leur exploitation laitière et favorisent leur autonomie.

[caption id= »attachment_32019″ align= »alignright » width= »300″]Eric-Tessier Depuis plusieurs années, Éric Tessier utilise le semis direct pour ses cultures.[/caption]

Producteurs en bovin lait (SAU de 69 ha, production 250 000 L) et porc (engraissement à façon) à La Dominelais dans le sud Ille-et-Vilaine, Eric et Valérie Tessier ont progressivement adapté leurs cultures à leur système. « J’avais observé le comportement de cultures de féverole chez un voisin. Ses résultats étaient très concluants. J’ai essayé d’en cultiver chez moi, en réimplantant progressivement ma semence, avec succès », souligne le producteur qui introduit la féverole dans les méteils pour la ration des vaches laitières, augmentant l’autonomie protéique.
« Avec sa racine pivot, cette plante convient très bien dans mon système en agriculture de conservation des sols. Elle contribue à la bonne vie de mes terres », précise Éric Tessier qui fait partie du groupe Geda départemental Sol vivant 35 (labellisé GIEE et reconnu AEP).

La vigueur de départ fortement sélectionnée sur le maïs

L’éleveur a par ailleurs débuté le maïs population il y a une dizaine d’années. « Au départ, j’ai beaucoup échangé avec un technicien passionné de génétique végétale, je me suis renseigné autour de moi sur cette pratique, auprès d’adhérents de l’Adage notamment. Puis rapidement, j’ai mis en place mes propres essais sur la ferme, en échangeant des semences. » Sans castration des fleurs mâles, il récolte les poupées les plus belles qui poussent en conditions difficiles (météo, ancien chemin, après méteil récolté tardivement…). « La vigueur de départ est également primordiale en agriculture de conservation des sols. »

3 à 4 heures pour les semences

« Quand j’ai démarré, je sélectionnais et j’égrenais à la main. Les graines étaient ressemées l’année suivante… Cela me prenait du temps. Depuis, j’ai acquis un corn-picker qui récolte les poupées, et une égreneuse qui sépare le grain des tiges. Le coût total de ces équipements avoisine les 2 000 €. Aujourd’hui, la récolte et l’égrenage me prennent 3 à 4 heures par an. »

« Au départ, j’étais un peu réticente, avoue Valérie Tessier, mais j’ai peu à peu été convaincue. Les vaches sont en meilleure santé, nous avons réduit les charges vétérinaires, de semences, de correcteur azoté… ». Éric partage ses pratiques lors des réunions Geda. « Certains producteurs s’y intéressent. L’analyse en groupe a beaucoup d’importance pour progresser. »

Des rendements satisfaisants, malgré l’hétérogénéité

Certes, le visuel est plus hétérogène en couleur et taille par rapport au maïs des semenciers, « mais du moment que je nourris mes animaux… La teneur moyenne en MAT est de 7 à 9 % MS. Les rendements me satisfont : mon objectif est de 10 t MS/ha dans notre zone qui peut avoir des années très sèches. Le maïs population résiste alors mieux. ». Les maïs d’Éric Tessier restent verts au niveau des feuilles avec un grain mûr. « C’est plus digestible pour les vaches. J’ai aussi moins de fusariose, ce qui limite le risque lié aux mycotoxines sur les lots de porcs. »


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