« Comment apprendre autrement grâce à l’agro-écologie ? ». Pour y répondre, les enseignants ont mis en place de nouvelles méthodes pédagogiques, où l’expérimentation et l’innovation prennent les devants de la scène.
L’implication des centres de formation agricole bretons dans l’agro-écologie est souvent citée en exemple. Force est de constater que le projet, dès 2015, s’est inséré dans un contexte régional porteur avec le lancement du plan agricole et agroalimentaire breton, l’impulsion de l’agriculture écologiquement performante et les contrats d’autonomie et de progrès de la Région Bretagne… permettant aux centres de formation d’investir dans les exploitations support pédagogique et de bénéficier de la dynamique de leurs réseaux de maîtres de stage ou de groupe d’agriculteurs locaux. Les exploitations agricoles ont vu leur rôle renforcé, devenant pivot central des formations. Et ce, quelles que soient les disciplines enseignées, loin de sensibiliser uniquement les matières techniques.
Une nouvelle posture
Cette nouvelle notion d’agro-écologie, introduite peu à peu dans les différents référentiels des formations agricoles au fur et à mesure de leurs réformes ces dernières années, a « exigé une nouvelle posture du formateur ou de l’enseignant et de l’apprenant », relate Christine Dimeglio, adjointe au chef de service formation à la Draaf. Une attitude moins confortable pour tout le monde, qui ne présente plus une solution à un problème mais au contraire qui permet de passer du « comment tu as fait pour produire cela » à « comment tu as fait pour produire cela avec si peu ».
Ce nouveau concept nécessite l’analyse de la situation présente, de lister les différentes hypothèses et si besoin de réfléchir aux expérimentations nécessaires à mettre en place pour répondre à la problématique posée. Faire la chasse aux idées reçues L’objectif ? Lever les freins familiaux, historiques ou professionnels. « Cette approche doit permettre aux jeunes de se remettre en cause, d’acquérir une ouverture d’esprit et d’aiguiser leur esprit critique. On ne travaille plus seul par certitudes mais plus par tâtonnements en groupe », précise Martine Garnier, responsable du service de la formation et du développement. Afin de rendre le jeune acteur et plus actif en formation. Et, avec ses questionnements, d’entraîner avec lui enseignants et maîtres de stage.
Cinq axes de travail
- Faire évoluer les pratiques agronomiques vers de nouvelles pratiques,
- Améliorer l’autonomie alimentaire des élevages, et tout particulièrement l’autonomie protéique,
- Améliorer l’autonomie énergétique des exploitations (éco conduite, méthanisation…),
- Développer l’emploi, améliorer les conditions de travail,
- Apprendre à commercialiser et consommer autrement. Dans l’enseignement public, privé ou en Maison familiale rurale (MFR), sept référents régionaux ont une décharge horaire pour animer et diffuser cette nouvelle notion d’agro-écologie. Ils sont épaulés dans certains établissements par un référent local.