Mettre du concret sur le terme agro-écologie

Un groupe d’élèves lors d’un chantier d’entretien du bocage à la tronçonneuse. Un bûcheron professionnel dispense ses précieux conseils aux étudiants lors de travaux pratiques sur le terrain. - Illustration Mettre du concret sur le terme agro-écologie
Un groupe d’élèves lors d’un chantier d’entretien du bocage à la tronçonneuse. Un bûcheron professionnel dispense ses précieux conseils aux étudiants lors de travaux pratiques sur le terrain.
Au lycée Pommerit à Pommerit-Jaudy, les enseignants mettent un point d’honneur à montrer concrètement aux étudiants ce qu’est l’agro-écologie. Cela passe par une plate-forme d’essais en méteil, des chantiers d’entretien du bocage à la tronçonneuse, de l’épandage d’engrais de précision et des visites de fermes.

[caption id= »attachment_32343″ align= »alignright » width= »148″]René Quiguer,  Responsable bac pro agro- équipement René Quiguer, Responsable bac pro agro- équipement[/caption]

« Depuis plusieurs années, l’agro-écologie est un fil conducteur de la formation agricole au Lycée Pommerit », déclare René Quiguer, responsable formation du Bac pro agroéquipement au lycée agricole de Pommerit-Jaudy (22). L’idée principale est de mettre en avant l’agro-écologie de façon économique. « En partenariat avec la Chambre d’agriculture, les élèves ont implanté en septembre une plate-forme d’essais de méteil. Il est important de sensibiliser les étudiants sur l’autonomie protéique des exploitations. Ces essais visent à répondre à une demande des agriculteurs du territoire sur l’élaboration d’un protocole de conduite de cette culture », précise René Quiguer.

Les élèves ont semé la parcelle de 1,5 ha (divisée en 10 micro-parcelles) avec un conseiller de la Chambre d’agriculture qui est revenu sur l’importance d’un bon réglage du semoir. Le méteil est implanté entre une céréale et une culture de printemps. Une récolte précoce en ensilage permettra de ne pas pénaliser la culture suivante, la qualité et la valeur alimentaire du fourrage seront alors analysées. « C’est une façon concrète de montrer aux étudiants l’intérêt d’une culture intermédiaire valorisable permettant de couvrir le sol en hiver tout en améliorant l’autonomie protéique de l’exploitation. »

Formés à l’agriculture de précision

Les Bac pro agroéquipement sont formés à l’agriculture de précision. « Pour les besoins de l’exploitation de l’école nous possédons un épandeur à engrais avec coupure GPS. Les étudiants peuvent ainsi voir, comprendre et utiliser ce type de matériel auquel ils n’auront pas tous accès en stage », explique René Quiguer. Les cultures sont cartographiées par drone pour ensuite ajuster précisément la fertilisation aux besoins de la culture. Les données collectées sont ensuite entrées dans le terminal de l’épandeur pour un épandage de précision. « Durant l’année, nous visitons des salons professionnels et des constructeurs de matériel pour que les étudiants découvrent les nouveautés et prennent connaissance des dernières solutions techniques existantes. »

[caption id= »attachment_32344″ align= »aligncenter » width= »720″]La fagoteuse achetée par le lycée Pommerit permet de conditionner le bois en fagots d’un stère en bûches de 1 m de longueur. La fagoteuse achetée par le lycée Pommerit permet de conditionner le bois en fagots d’un stère en bûches de 1 m de longueur.[/caption]

Entretenir les haies de façon raisonnée

[caption id= »attachment_32342″ align= »alignright » width= »150″]Philippe Serent, Responsable  BTS GPN Philippe Serent, Responsable BTS GPN[/caption]

Philippe Serent, responsable formation des BTS GPN (gestion et protection de la nature) a proposé d’entretenir différemment le bocage de l’exploitation. La décision a donc été prise d’abandonner l’utilisation du lamier et de l’épareuse sur les arbres qui bordent les parcelles. « Maintenant, nous faisons appel à un bûcheron professionnel pour entretenir les haies bocagères de façon raisonnée et à la tronçonneuse. Il a aussi comme mission la formation des élèves aux bonnes pratiques de sécurité et d’entretien des arbres », indique Philippe Serent. Le but est de garantir la régénération des haies et leur maintien à long terme pour toutes les fonctions agro-écologiques qu’elles offrent. Il est aussi de leur redonner une vocation marchande en exploitant le bois et en le vendant en bûches. Le lycée Pommerit a donc acheté une fagoteuse en stère pour conditionner et pouvoir valoriser le bois. « Un plan de gestion des coupes a été établi et le lycée bénéficie d’une aide MAEC bocage sur environ 3 km de haies soit une aide totale de 10 000 € sur 5 ans. » 

Des exemples sur le terrain

[caption id= »attachment_32346″ align= »alignright » width= »150″]Yann Ravoen, responsable bac pro CGEA Yann Ruvoen, responsable bac pro CGEA[/caption]

« L’agro-écologie devient une thématique centrale du Bac. Cela sera bientôt aussi important que l’économie au niveau de l’obtention de l’examen. L’équipe enseignante du lycée le développe concrètement pour tous les systèmes de production », témoigne Yann Ruvoen, responsable formation des Bac pro CGEA. Les étudiants vont constater ce qui est fait sur le terrain. Une classe de 2nde pro a visité dernièrement la station expérimentale de Trévarez. Au programme : bilan carbone de l’exploitation pour anticiper le futur et robot de traite et pâturage qui est un bon exemple de la robotique au service de l’agro-écologie.

« Les étudiants en 1re travaillent plus sur l’autonomie protéique. Nous visitons des élevages qui produisent 100 % de l’alimentation (fourrages et concentrés) du troupeau laitier sur l’exploitation. Nous multiplions les exemples concrets pour rester en contact avec le terrain. Une classe de terminale a visité en décembre une exploitation qui pratique le croisement de races pour une bonne adaptation au système herbager et aux conditions pédoclimatiques locales. Le but étant de réduire l’utilisation d’antibiotiques et de réduire les frais vétérinaires », conclut Yann Ruvoen.


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