À Plouvorn (29), sur l’élevage de 600 truies de la SCEA Cueff, les pesées régulières et les mesures d’épaisseur de lard dorsal permettent de préparer les cochettes avec une grande précision.
[caption id= »attachment_32047″ align= »alignright » width= »198″] Régis Cueff, éleveur[/caption]
Toutes les 6 semaines, 30 cochettes arrivent en provenance d’un élevage de multiplication. Ces futures reproductrices, âgées de 23 semaines et pesant 97-98 kg en moyenne (pesée camion), assurent le renouvellement de trois bandes de truies (conduite en 10 bandes). Elles intègrent une première salle de quarantaine sur paille, préalablement lavée et désinfectée. « Elles y restent 5,5 semaines », indique Régis Cueff, intervenant à une journée technique organisée par Aveltis. « L’alimentation est manuelle et nous passons une fois par jour dans la case pour les apprivoiser ».
À la fin de la période, elles intègrent une seconde quarantaine, toujours sur paille. Les 10 plus lourdes sont séparées et restent 3,5 semaines dans cette salle. Les 20 autres y restent pendant 5,5 semaines. « À ce stade, elles sont exposées aux germes de l’élevage grâce aux délivres, aux momifiés et aux truies de réforme ». Elles migrent ensuite dans un 3e local de quarantaine en attente du produit vétérinaire pour la synchronisation des chaleurs (altrénogest) qui est administré directement dans la gueule. Le programme lumineux assure un éclairage de 8 h à 19 h. Le déplacement en verraterie est effectué le mardi, jour de l’arrêt de l’altrénogest. Elles sont inséminées 12, 14 et 16 semaines après la livraison, à 263 jours de moyenne.
Pesées et ELD
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La SCEA Cueff en bref :
- 600 truies,
- 10 bandes,
- Sevrage à 21 jours,
- Prélèvement à la ferme : Piétrain,
- 3 000 places PS et 5000 places engraissement sur site principal,
- 960 places engrais sur second site,
- Stockage matières premières et mélangeur,
- 378 jours à la 1re mise bas.
[/box]Les cochettes sont pesées individuellement à la sortie de la première quarantaine pour constituer les lots, puis à la mise l’altrénogest. Elles sont également pesées à l’insémination, à l’échographie, à l’entrée en maternité et au sevrage. À chaque étape, des mesures d’épaisseur de lard (ELD) sont effectuées (voir tableau). « Le travail n’est pas trop contraignant car elles sont réalisées lors des déplacements ».
L’éleveur a élaboré un outil de contrôle informatique qui lui permet de suivre l’évolution de chacun de ses animaux et de créer des alertes en cas de dérive de poids ou de gras par rapport aux objectifs. Les mesures sont ensuite confrontées aux résultats de prolificité des truies en rang 1 et 2. « Certaines mauvaises performances peuvent être expliquées par ces dérives ».
La quantité d’aliment est donc modulée en fonction des poids et des ELD. « Il s’agit d’un aliment gestante du commerce avec un complément ossification ». La quarantaine étant longue et les problèmes de reproduction rares, il n’y a pas de contrôle des chaleurs avant la verraterie.
13,3 sevrés en rangs 1 et 2
Depuis février 2017, les cochettes sont des T 70 de Topigs (T 20 et T 40 auparavant). « La génétique évolue, la conduite en quarantaine doit s’adapter. Les animaux sont plus secs ; je dois apprendre à travailler avec », poursuit l’éleveur. Nul doute que les mesures individuelles prises à chaque étape lui seront bénéfiques. Sur le second semestre 2017, 13 porcelets ont été sevrés par portée, soit 32,87 par truie et par an. Les primipares ont sevré 13,32 porcelets et les 2e rang, 13,23. La gestion du gabarit par une alimentation raisonnée à chaque stade semble payer.